En pleine rétrospective des films du studio d'animation Ghibli, je tiens à rendre hommage par cette critique à Mr Goro Miyazaki.
S'il est une triste vérité à établir, c'est qu'un héritage est lourd à porter. La plupart des critiques de ce film concernent son historie de production, alors que Goro le fils du maître du studio se dépatouillait pour mener le projet à bout. Même s'il est loin d'être aussi mauvais que tout le monde le prétend, Les Contes de Terremer est certainement une dénotation dans la qualité continue des œuvres du studio. Un tantinet impersonnel dans son traitement, que ce soit sa réalisation ou son découpage, le film peine grandement à prendre son envolée à l'image des dragons dont il dépeint l'aventure.
Ce n'est pas la passion qui manque pourtant, Goro étant lui-même un aficionado de l’œuvre originale de Le Guin. Il est tout-de-même dommage, lorsque l'on connaît le potentiel dont le film aurait pu profiter, de se contenter de presque 1h00 entière consacrée à une ferme et des couloirs d'un château sans très peu d'imagination. Évidemment latente du manque d'expérience de son réalisateur, on ne peut qu'imaginer ce qu'aurait pu donner ce projet sous la direction de quelqu'un d'autre. Mais le plus fou, c'est qu'on peut ici et là, entrevoir du génie, percevoir du sublime. La scène d'introduction, la violence de deux scènes de combat, les expressions de colère sur des visages, des décors transcendants, des dragons absolument ébouriffants...
C'est hélas, le soucis. Les designs, la fulgurance de plusieurs animations, le worldbuilding, tout ces points positifs proviennent des livres Earthsea, du manga de Miyazaki Le voyage de Shuna ou de la supervisation de l'animatrice en chef du studio Ghibli. C'est donc dommage que le souffle qui pousse ce film au bord des nuages ne lui appartienne pas. C'est comme si tout était réuni pour éclairer le monde de l'animation... tant pis.
Pas un mauvais film, puisque ses thématiques sont celles d'un bon livre, mais beaucoup de son temps d'écran est vain. C'est jusqu'ici, le film des studios Ghibli que j'apprécie le moins, sans le trouver pour autant mauvais. Poursuivre l'analyse serait davantage considérer le livre original, mais le nombre d'éléments narratifs passés sous silence ne permet pas au spectateur de tout comprendre. Les symboliques marchent mais ont leur limite, comment expliquer aux gens pourquoi Therru révèle une véritable forme de dragon où pourquoi le prince a-t-il assassiné son père.