J.D. Cahill,shérif de la petite ville de Valentine,doit enquêter sur un hold-up meurtrier commis dans la banque locale,mais il va découvrir que ses deux jeunes fils de 17 et 12 ans sont mêlés au braquage.La situation se complique encore quand il arrête des malfrats innocents dans cette affaire et qui sont condamnés à être pendus.Le titre original,"Cahill U.S. Marshal",est plus conforme à l'histoire racontée ici,qui est principalement centrée sur le personnage de ce shérif dur,intransigeant,courageux et incorruptible incarné par la star incontestable de la discipline John Wayne.Le réalisateur Andrew McLaglen a souvent dirigé la vedette car c'est un ami de la famille.Le cinéaste est le fils de l'acteur Victor McLaglen,grand pote de Wayne avec qui il a beaucoup tourné,notamment chez John Ford.La dimension entreprise familiale est même complétée par la présence au poste de producteur de Michael Wayne,fils de John.Mais McLaglen n'est pas Ford,loin s'en faut,et ce western tardif n'est pas franchement convaincant.C'est d'ailleurs dommage car le scénario contenait une importante dramaturgie qui,mieux traitée,aurait pu donner un bon film.Il y est question du dévouement absolu à un métier dangereux envisagé comme un sacerdoce,à une époque où les risques étaient grands de se faire trouer la peau.Cahill fait preuve d'une certaine témérité et ne cède jamais rien,s'abritant derrière une philosophie stoïciste impliquant qu'il doit faire ce pour quoi il est mandaté et qu'arrivera ce qui doit advenir.Il a tout sacrifié à cette vision du devoir,y compris l'éducation de ses gamins qu'il n'a pas énormément vus.C'est pourquoi il se retrouve face à un dilemme quand il réalise ce qu'ils ont fait.Culpabilisant à propos de ses absences,mais aussi concernant l'erreur judiciaire qui se profile,il tente de rattraper le coup mais sa marge de manoeuvre est étroite.Si l'attaque de la banque est astucieuse et bien menée,les évènements qui suivent seront hélas parasités par des protagonistes aux comportements aberrants,un manque de rythme flagrant,des dialogues faibles,un ton incertain entre mélodrame et gros humour qui tache et du moralisme à deux dollars,d'autant que les gamins sont carrément débiles et énervants,sans parler d'une fin assez énigmatique.Les auteurs se croient malins en introduisant ça et là,par l'intermédiaire de la présence d'un indien méprisé ou d'un noir allergique aux chaînes,des allusions antiracistes,mais c'est clairement pour faire genre parce que c'est la mode en ces seventies naissantes.Elmer Bernstein,pointure hollywoodienne,a composé une musique correcte et la distribution est dans l'ensemble assez bonne en-dehors des moujingues joués par les nullards hydrocéphales Gary Grimes et Clay O'Brien.Le premier avait été révélé deux ans auparavant dans "Un été 42" mais sa carrière sera courte et ne comporte que six films,ce qui est un soulagement pour tout le monde.Quant au second,on ne le reverra jamais,ce qui se comprend aisément au vu de sa performance.Le grand JW fait tranquillement son habituel numéro de cow-boy sans peur et sans reproche et George Kennedy est excellent en chef de gang rusé et manipulateur.Des abonnés du western garnissent l'arrière-plan et on voit apparaître Neville Brand,Royal Dano,Harry Carey Jr,Paul Fix ou même Jackie Coogan,l'irrésistible Kid de Chaplin qui avait à ce moment presque 60 ans.