C'était au temps où Bruxelles chantait ...
Quoique bourré de défauts, Les Cracks est en fait une comédie atypique qui cache quelques ressorts comiques inattendus. Avec son rythme inégal et son scénario minimal, ce film vaut surtout pour sa peinture des courses cyclistes à la Belle Epoque, vers 1900. Un film grand guignol (mais assumé), parcouru par des personnages tous plus bariolés les uns que les autres, stéréotypés comme s’ils sortaient d’un Feydeau, et entraînés dans des péripéties abracadabrantes.
La séquence d’ouverture est sans doute le passage le plus mémorable du film, puisque le réalisateur Alex Joffé joue avec les codes du cinéma muet : cadrages, intertitres, jeu d’acteurs, tout y passe ! Robert Hirsch est étonnamment à l’aise dans ces pantomimes inspirées des premières années du cinématographe. Bourvil ne s’intéresse visiblement pas beaucoup au film, comme s’il était triste, à la fin de sa carrière (1968), de devoir encore tourner des rôles aussi bêtas... son état de santé était également dégradé au moment du tournage, ceci explique cela.
Les amateurs du vélo apprécieront, à l’époque des pneus pleins et des coureurs cyclistes en habits du dimanche, l’histoire de cet inventeur farfelu et de sa trouvaille qui révolutionnera le vélo : la roue libre !
Petit détail qui fait sourire : les faux raccords en série sur la moustache de Bourvil, tantôt dressée des deux côtés, tantôt d'un seul.