Dans une banlieue d'Adélaïde, nommé Snowtown, une femme et ses trois enfants vivent de manière chiche, et ces derniers sont souvent victimes d'abus sexuels. Un jour, leur mère va leur ramener un nouvel amant, John Bunting, sans se douter qu'il est un tueur en série. Mais l'ainé des frères, Jamie, va se prendre de passion pour ce père de substitution.
Justin Kurzel signe un premier film sur un sujet sensible, celui du plus célèbre tueur en série d'Australie, qui se réfugie dans une famille. On sent que ce quartier de Snowtown est horrible, avec ces viols à la pelle, ces gens qui se dénudent, les enfants qui semblent peu à peu contaminés par la folie ambiante, et la douceur de ce type, très bien joué par Daniel Henshall, qui tue de manière méthodique.
Mais malgré tout, j'ai plusieurs réserves à faire. Car c'est un film qu'on sent léché, où chaque décor doit être forcément pourri, avec les murs moisis, les ordures dans les jardins, pour bien nous dire qu'ici, c'est l'enfer. Ensuite, j'ai un peu de mal avec son aspect contemplatif, en opposition avec la noirceur qui va se faire de plus en plus présente, car on ne peut pas dire qu'il y ait beaucoup de dialogues. Enfin, c'est la violence qui me gêne dans le sens où on ne nous la montre pas vraiment ; à un moment donné, Bunting et un associé torturent dans une salle de bains un mec sous le regard de l'ainé, qu'on voit de plus en plus mal à l'aise. Mais on aurait aimé avoir son point de vue à ce moment-là. Tout comme le diagnostic de sa schizophrénie qu'il annonce à un médecin et qui arrive comme un cheveu sur la soupe. C'est dommage en fin de compte, car les acteurs et actrices sont tous très bons, mais la mise en scène ne suit pas vraiment.
Je ne demande pas à voir un slasher, mais qu'il soit moins contemplatif pour raccourcir une histoire déjà longue pour pas grand-chose. Cela dit, le film aura un énorme succès critique et commercial, au point de lancer la carrière de Kurzel.