La petite patrouille
En quoi sont-ils damnés, les patrouilleurs de l'armée Nordiste, explorant des terres vers l'Ouest, en 1862, durant la guerre de Sécession ? La réponse ne figure pas dans le film de Roberto Minervini , lequel reste fidèle à son expérience de documentariste dans cette fiction où l'on cherchera en vain quelque chose de vraiment palpitant à se mettre sous la dent. C'est le quotidien de ces soldats, qui semblent abandonnés, qui nous est montré dans un geste contemplatif où rien n'arrive, à l'exception d'une scène dont on ignorera tout des tenants et des aboutissants. Aucun personnage n'est suffisamment saillant pour exciter un peu notre curiosité même si l'on apprend, au fil de courtes conversations, la raison de l'engagement de ces hommes dans la guerre, la place de Dieu dans leurs motivations ou encore le sentiment d'absurdité qui, parfois, les étreint. Mais la neutralité des échanges entre soldats court-circuite tout espoir de partager une quelconque émotion et c'est sans doute le but du réalisateur que de nous plonger à l'intérieur de cette escouade mais sans chercher à nous rendre ses membres vraiment proches. Ces volontaires sont-ils damnés parce qu'ils courent à leur perte ou parce qu'ils ont cessé de croire en quoi que ce soit et surtout à l'utilité de la guerre ? Franchement, à la fin de la projection, la question reste en suspens mais le pire est que le film ne nous a donné aucune envie d'y répondre.
Créée
le 2 oct. 2024
Critique lue 60 fois
D'autres avis sur Les Damnés
Où sont les hommes?
Roberto Minervini marche sur un terrain miné en réalisant un film de guerre pour lequel il refuse d’écrire un vrai scénario, de développer une narration digne de ce nom, de construire des...
Par
le 26 oct. 2024
Un court-métrage d'1h29
Une mise en scène absolument sublime qui nous plonge au cœur d'un bataillon de jeunes soldats confrontés à la peur, à la solitude et à la mort. Le réalisateur utilise son expérience dans le cinéma du...
Par
le 5 oct. 2024
Du même critique
La Galice jusqu'à l'hallali
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Triste et célèbre
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
79 j'aime
5
Du genre masculin
Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...
le 25 sept. 2021
72 j'aime
13