En quoi sont-ils damnés, les patrouilleurs de l'armée Nordiste, explorant des terres vers l'Ouest, en 1862, durant la guerre de Sécession ? La réponse ne figure pas dans le film de Roberto Minervini , lequel reste fidèle à son expérience de documentariste dans cette fiction où l'on cherchera en vain quelque chose de vraiment palpitant à se mettre sous la dent. C'est le quotidien de ces soldats, qui semblent abandonnés, qui nous est montré dans un geste contemplatif où rien n'arrive, à l'exception d'une scène dont on ignorera tout des tenants et des aboutissants. Aucun personnage n'est suffisamment saillant pour exciter un peu notre curiosité même si l'on apprend, au fil de courtes conversations, la raison de l'engagement de ces hommes dans la guerre, la place de Dieu dans leurs motivations ou encore le sentiment d'absurdité qui, parfois, les étreint. Mais la neutralité des échanges entre soldats court-circuite tout espoir de partager une quelconque émotion et c'est sans doute le but du réalisateur que de nous plonger à l'intérieur de cette escouade mais sans chercher à nous rendre ses membres vraiment proches. Ces volontaires sont-ils damnés parce qu'ils courent à leur perte ou parce qu'ils ont cessé de croire en quoi que ce soit et surtout à l'utilité de la guerre ? Franchement, à la fin de la projection, la question reste en suspens mais le pire est que le film ne nous a donné aucune envie d'y répondre.

Cinephile-doux
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le 2 oct. 2024

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