Le corps tendre et le coeur fondant du Dorayaki

Oui, c'est vrai, ce film regorge de douceur ! Au raz d'une réalité partagée entre trois personnages d'une sincérité époustouflante, on se laisse vite prendre par la simplicité de l'histoire. Et pourtant, le mélo, quel genre difficile ! On se laisse bercer plutôt par la jolie histoire dans laquelle les dures réalités ne vont pas moins faire peu à peu leur apparition : les dettes, la fugue, la maladie, la société, l'injustice. Un voile de pudeur, une économie de parole et un traitement du temps impeccable, et nous voilà touchés, bouleversés. Avec ça, j'ai envie de voir tous les autres films de Naomi Kawase !
Parce que le film est juste tout simplement. Comment vivre une vie sans éclat ni fracas ? Comment vivre cette vie sans héroïsme avec courage ? Voilà ce que le film nous amène pas à pas et merveilleusement à comprendre. Et rien n'est plus difficile que de parler de simplicité. Alors cette petite cigarette fumée à l'aube sur le toit avant d'enfiler son tablier, c'est tout un monde qui s'ouvre. Le bruit des haricots devient audible par l'absence magique et discrète d'une bande originale. On savoure chaque minute de ce film qui nous amène au plus près d'une sagesse fragile mais superbe, l'humain est à sa place et la nature pas loin.

lebo
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le 16 févr. 2016

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lebo

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