"Les délices de Tokyo" (An) est le dernier film de Naomi Kawase, réalisatrice de "still the water". Les délices de Tokyo est le parcours croisé de 3 personnages: Tokue, une femme agée de 70 ans vivant dans un sanatorium, Sentaro, un gérant de stand de Doryakis et Wakana, une jeune adolescente cliente de l'établissement. Tokue fait la connaissance de Sentaro grâce à sa recette de préparation des Doryakis, petits gateaux japonais à base de haricots rouges, qu'elle confectionne avec patience et amour. Les doryakis "façon Tokue" font fureur, les clients sont nombreux mais les choses vont malheureusement se gâter...
En partant d'une recette culinaire, la réalisatrice parvient, avec ce film, à faire une étude en creux de la maladie, de l'exclusion et du poids du destin, ciblant son propos entre la petite échoppe et un sanatorium pour lépreux. Comme beaucoup et en dépit des critiques, je m'étais interrogé sur le succès de ce long métrage, compte tenu de son script. Force est de constater que Kawase, comme Korededa dans "tel père tel fils" ou "notre petite soeur" (et d'autres réalisateurs japonais) parvient à émouvoir le spectateur avec des histoires simples et pleines d'humanité faisant mouche parce que filmées avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse. Le film est également une ode à la nature comme c'est souvent le cas avec cette réalisatrice.
J'ai personnellement été bouleversé par le destin de cette vieille femme et de ce gérant, le script et les plans fixes chargés d'émotion pouvant laisser difficilement le spectateur insensible, en dépit d'une certaine lenteur narrative. Comme "notre petite soeur" et "tel père tel fils", j'observe que "les délices de Tokyo" a eu un "fort effet lacrymal" sur le petit être sensible que je suis.
Dans le rôle de la grand mère, Korin Kiki est pleine d'humanité.