J'ai beau comprendre que l'on soit quelque peu allergique à ce genre de comédie musicale que certains taxeront sans doute de « guimauve », « mièvre » voire « ridicule », difficile pourtant pour moi d'émettre une quelconque réserve sur ces « Demoiselles de Rochefort », véritable émerveillement cinématographique de la première à la dernière seconde. Drôle, sensible, lumineux... Les adjectifs ne manquent pas pour qualifier cette oeuvre réussissant l'incroyable exploit de parler d'amour pendant 120 minutes sans jamais que cela nous soit pénible un quelconque instant, le tout baigné par des couleurs d'une indescriptible beauté (rarement une ville aura été aussi été filmé avec autant d'élégance qu'ici) et une musique enchantée dont de nombreuses mélodies résonnent encore très longtemps après le visionnage du film dans nos têtes...
On a beau chercher, tout est sublime, que ce soit dans l'équilibre entre numéros musicaux et scènes presque intimistes, le tout sans qu'aucun personnage ne soit à un quelconque moment sacrifié. Et que dire de l'interprétation, irradié par la beauté et la présence de Catherine Deneuve et Françoise Dorléac, mais au fond on pourrait tous les citer (allez, avec tout de même une petite préférence pour les grands Michel Piccoli, Danielle Darrieux et Gene Kelly) tant chacun apporte de la plus belle des manières sa pierre à l'édifice, sans aucun doute l'un des plus beaux que le cinéma français nous aient proposé dans son Histoire. Bref, inoubliable et magique : le bonheur existe, il s'appelle « Les Demoiselles de Rochefort ».