Les Démons de la liberté par Alligator
Production Hellinger qui rappelle Les tueurs de Siodmak de par son casting mais également par une entrée formelle en matière des plus époustouflantes. Les plans de présentation de l'action sont superbes, la photographie de toute beauté s'allie à un cadrage sublime. Le scénario est tout aussi élégant. La brillante écriture construit un récit plein de justesse et de finesse dans la présentation des personnages ou des situations, même les flash-backs sont très bien exposés. J'ai particulièrement apprécié ces enchaînements. Et pourtant, on ne nous épargne guère les clichés du film de prison.
La mise en scène des comédiens par Dassin est froide, métallique, comme toujours, s'appuyant sur les thématiques mythiques du film noir. Ici, le film noir fait un détour par le milieu carcéral, avec ses personnages aux destinées compromises, que l'on sait déjà perdues, avec un sort malin, sombre, plus lourd que les portes de ces geôles, avec également cette violence sourde ou éclatante, qui jaillit dans les rapports humains contraints, éraflés par les positions sociales, les ambitions, les espoirs plus ou moins éteints.