Les Démons de la liberté par ValM
A travers l’histoire d’une bande de prisonniers tentant de s’échapper de leur pénitencier, Jules Dassin arrive à dépeindre le quotidien misérable d’une prison où les détenus sont à la merci du chef des matons, le capitaine Munsey, interprété par un charismatique Hume Cronyn, qui s’impose comme l’acteur du film, un vrai salaud dont les méthodes rappellent celles des officiers SS. D’une histoire très classique, Dassin arrive à faire une histoire d’hommes qui tentent le tout pour le tout en sachant que leur chance de succès est plus que limitée. Mais quand vous êtes enfermé dans un espace sans espoir, la moindre possibilité est à saisir.
Dassin arrive à éviter le risque du manichéisme en montrant qu’il peut y avoir des salauds ou des braves gens des deux côtés. Toutefois, mêmes les mouchards ne sont pas présentés comme des salauds horribles, mais seulement comme des types minables. Le sort réservé à l’un d’entre eux est d’ailleurs surprenant de violence pour un film de cette époque. Dassin démontre un souci de réalisme précis.
Burt Lancaster dans le rôle principal s’en sort très bien, de même que ses acolytes qui interprètent chacun des personnages très différents, offrant un aperçu de la population hétéroclite des établissements pénitentiaires. La lumière, magnifique, confère un aspect tragique à ce décor funèbre qu’est la prison. Le dernier quart d’heure achève la tragédie avec une désespérance totale.