Daria Nicolodi au pied du mur
Le dernier film de Mario Bava (sa réalisation suivante, une adaptation de "La Vénus d’Ille", en 1979, était destinée à la télévision), a été tourné avec une économie de moyens qui ne passe pas vraiment inaperçue à l’écran. De nombreux effets ont bien vieilli – mais étaient-ils vraiment convaincants à l’époque ? – et les talents d’acteur du jeune David Colin Jr. sont touts relatifs (disons le franchement : il est mauvais comme tout), alors, heureusement, il a Daria Nicolodi dont la prestation convaincante rééquilibre la balance. Elle incarne une mère de famille, Dora, qui se retrouve souvent seule avec son fils – son mari, pilote de ligne, est fréquemment absent – dans une grande maison isolée, marquée par de sombres souvenirs. Face aux étranges pouvoirs de son fils, elle sombre à petit feu dans la paranoïa et la folie.
Après un démarrage plutôt poussif, le malaise finit par s’installer pour de bon. "Shock" se laisse alors aller, tête la première, dans une spirale où l’horreur se mêle au surnaturel, un inévitable twist accélérant le mouvement. Cet ultime long métrage de Mario Bava n’est pas le plus mémorable, mais on doit lui reconnaître un certain pouvoir de fascination, alimenté à la fois par l’hystérie de Dora et le drôle d’attrait que tout amateur de cinéma bis peut éprouver pour l’aspect cheap et fauché de l’ensemble.