Quarante ans déjà ! Quarante ans que Bruce, alias le grand requin blanc du film, traumatise des générations de baigneurs. Quarante ans que ces quelques notes de musique martelées par John Williams hérissent les poils. Quarante ans que Steven Spielberg ne cesse de confirmer son talent de narrateur hors pair. Quarante ans et pas une seule ride sur le cuir du célèbre mangeur d’hommes, en dépit de la horde de prétendants venus nager sur son territoire...
Pour nombre de spectateurs, Les dents de la mer évoque un authentique souvenir de cinéma, une émotion rare, partagée, marquée au fer rouge, dont les principaux ressorts sont entrés dans la mémoire collective. Avec son deuxième film seulement, Steven Spielberg livre tout simplement un classique en deux actes (la Terreur - la Chasse) servie par des personnages forts (mention spéciale à Robert Shaw), des dialogues crédibles ("Il nous faudrait un plus gros bateau !") et surtout un suspense à se bouffer les ongles. Et dire que le requin est presque resté invisible en raison de sévères problèmes techniques lors du tournage...
Pendant plus de deux heures, on reste collé à l’écran, émerveillé par le brio de cette mise en scène sans temps morts, soufflé par la dureté des images, soulagé par un humour savamment distillé. Les dents de la mer fait définitivement partie de ces divertissements indémodables du septième art qui réunit toute la famille pour un soir de complicité !!!