Classique dans son traitement et son esthétique, Les Dernier Jours réussit néanmoins son volet « film d’aventures ». On ne peut pas en dire autant quand le film se vautre dans un discours écolo-naïf pour le moins pesant.
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Nous nageons dans cette dystopie totale dont a toujours été friand le cinéma d’anticipation. Dans les Derniers Jours, un mystérieux mal se propage sur toute la planète et Barcelone, lieu de l’action, n’est pas préservé : une peur panique empêche la population de sortir dehors ; une agoraphobie puissance 1000 qui foudroie sur place celui qui essaye d’aller dans la rue. Tout ceci, nous l’apprendrons petit à petit, Alex et David Pastor sachant ménager le suspense de leur film dans une succession de flash-backs. Tout comme la situation des rescapés, obligés de survivre comme des rats, à la recherche continuelle de nourriture. Les deux héros du film, d’abord ennemis jurés dans leur travail, se trouvent obligés de faire équipe pour retrouver la femme de l’un (qui plus est enceinte) et le père de l’autre. Ils s’enfoncent dans un dédale inhospitalier de couloirs de métros, d’égouts ou de centre commerciaux livrés à des hordes barbares, avec une peur qui est palpable. Au passage, les frères Pastor nous livrent quelques vues spectaculaires de Barcelone – l’autre personnage du film – en plein chaos dans ses entrailles et en voie de désertification à l’extérieur. L’esthétique du film emprunte beaucoup à des prédécesseurs du genre : Le fils de l’homme, l’armée des douze singes (pour les vues de Barcelone envahi par les animaux) et même à des films plus anciens comme New York ne répond plus. Dans ce nouveau monde, plus rien n’a de valeur : ni l’autorité, ni l’argent et l’homme est redevenu un loup pour l’homme. C’est un retour à l’âge de pierre et d’ailleurs dans une des scènes du film, Enrique et Marc doivent affronter avec une lance un ours en liberté – image pour le moins appuyé. Quadrupède mis à part, cette vision apocalyptique est très commune (notamment dans les films cités), et les cinéastes utilisent quelques ficelles faciles du genre. Il n’empêche, on marche volontiers sur les traces de nos héros aux prises dans ce qui est un vrai film d’aventures.

Malheureusement, les cinéastes espagnols ne font pas dans la demi-mesure quand il s’agit d’échafauder un discours écologique sur l’état du monde qui a conduit à cette catastrophe. Et cette lourdeur dans les idées gâchent un peu toute la bonne volonté de spectateur bienveillant que l’on avait mis dans le film. Dans un Barcelone en ruines, la nature reprend ses droits, la végétation réinvestit l’espace public et l’enfant que porte Julia (Marta Etura) est le symbole d’une nouvelle génération qui n’aura plus peur de la nature et vivra en symbiose avec elle. La dernière image du film traduit cette idée dans un sommet de naïveté rarement atteint. Les frères Pastor n’ont pas compris que ce qui est tolérable dans un film d’animation pour enfants ne peut l’être dans un film d’anticipation pour adultes.
denizor
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le 7 août 2013

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