J'ai découvert le film lors d'un Cinexpérience organisé le mardi 7/02/16 au Club de l'étoile. Lorsque le film a commencé, je me rappelais avoir vu le titre quelque part mais je n'avais pas lu le synopsis. C'était donc réellement une séance à l'aveugle pour le coup. Je ne connaissais pas non plus La Rumeur, je ne connaissais donc pas l'univers de Hamé et Ekoué, les deux réalisateurs.
Pour peu qu'on y soit déjà allé, on reconnait tout de suite Pigalle et ses alentours dès les premières images du film où un des protagonistes marche dans la rue pleine de passants. On se rend d'ailleurs bien compte qu'il ne s'agit pas là de figurants mais bien des gens comme vous et moi filmés à leurs dépens en train de vivre leur vie dans la rue, ce qui contribue à apporter une vraie dimension réaliste au film. On est en immersion dans le vrai Pigalle, ça pourrait être toi en train de te filmer marchant dans la rue un soir.
Et puis on découvre le personnage principal du film, Nas, un mec en conditionnelle qui sort de prison et qui retourne dans son quartier travailler dans le bar de son grand frère, devenu son tuteur pour sa réinsertion. Mais ces deux-là ne s'entendent pas, ou du moins n'ont pas du tout les mêmes visions du travail. Nas a de l'ambition, il veut entrer dans le monde de la nuit en organisant des soirées en se servant du bar de son frère qui ne voit bien évidemment pas ça d'un bon oeil. S'ensuivent des disputes, des conflits, qui se justifient des deux côtés. Difficile de prendre parti. Ici, pas de réel happy ending.
Tout respire le réalisme. Que ce soit les images filmées, le scénario ou simplement l'écriture des personnages qui ne les fait jamais tomber dans la caricature et qui sont incarnés par des acteurs, pas toujours professionnels, qui n'en font jamais trop. Des bribes de vie qui nous montrent la galère, la trahison mais aussi l'amitié, la fraternité et la persévérance.