Toute la force du film réside dans sa capacité à montrer un Paris que le cinéma français ne sait plus voir. Les classes populaires dans le cinéma français d'aujourd'hui ont tendance à être cantonnées de l'autre côté du périph, ce sont les "films sur la banlieue". Le Paris du cinéma français d'aujourd'hui est un Paris peuplé de profession intellectuelles supérieures, habitant des T5 dans le 10è arrondissement, et affrontant avec une ironie fatigante crises existentielles et jeux amoureux.
En mettant en avant ces "derniers parisiens", Paris redevient ville, et un peu moins carte postale.
Dans ce cadre quasi-documentaire, le récit devient presqu'anecdotique. On suit avec intérêt mais sans réelle empathie le parcours chaotique des personnages dans un Pigalle en mutation. On saluera néanmoins la justesse - à une ou deux exceptions près - des personnages et des dialogues, qui renforce une salutaire impression d'authenticité.