L’épouse et l’amante du même homme abusif et violent manigancent pour l’assassiner. Excellente amorce pour un thriller. Maintenant il ne suffit pas d’avoir l’idée de départ, il faut garder le spectateur captif jus-qu’au dénouement. C’est ce que réussit à faire Henri-Georges Clouzot avec ses Diaboliques. Le personnage de directeur d’école joué par Paul Meurisse est si détestable dès les premières minutes que l’on salive à l’idée de le voir se faire zigouiller. Le tandem Simone Signoret - Véra Clouzot est parfait en meurtrières d’un jour. La première montre une incontestable détermination alors que la seconde se fait plus fragile et hésitante à éliminer son mari. Toute la séquence de l’homicide est bien mise en scène, on s’y laisse prendre et on se réjouit du destin de cet être odieux. Une fois qu’on l’a noyé et que l’on a jeté sa dépouille dans la piscine remplie d’une eau stagnante opaque, on attend avec impatience la découverte du corps et les réactions qu’elle provoquera. Par la suite les coups de théâtre se succèdent dont trois dans la dernière minute du film. Une fois qu’on a compris que celui que l’on croyait passé à trépas rôde toujours autour du collège, on apprend que l’amante et le mari ont monté cette histoire pour faire mourir l’épouse d’une syncope. Ils n’ont pas le temps de savourer la réussite de leur coup que le détective sort du placard pour leur annoncer qu’ils risquent 15 ans de bagne. Et tout juste avant que le générique de la fin s’enclenche, un élève dit avoir vue celle que l’on croit morte. Il y a une expression qui dit : Trop c’est comme pas assez, mais on a marché !

Elg
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