Sublimes même. Un petit film qui tient sur une idée toute simple, et pourtant un des plus beaux films que j'aie pu voir : une gamine abandonnée, un homme amnésique, paumé, et leurs escapades dominicales loin des gens, loin du monde. Le brin de poésie et de douceur qui comblera leur vide affectif, quitte à ce qu'ils s'aliènent l'un à l'autre, sans se soucier de l'image étrange et suspecte que renvoie leur amitié controversée, dont l'ambiguïté, palpable, ne fait pas l'ombre d'un doute.
Dans leur cercle intime dont les limites sont dessinées par les ondes de l'eau, ils se complaisent mutuellement dans leur statut de marginaux, tout élément extérieur qui vient à perturber l'équilibre ainsi trouvé devenant un indésirable à écarter, la perspective bien trop effrayante de mettre en péril leur vent de liberté hebdomadaire.
Un film à haute dimension psychologique donc, dont la beauté visuelle décuple à s'en damner la puissance émotionnelle. Un chef d’œuvre d'une violente douceur qui met K.O debout.