Film vu dans le cadre du petit concours organisé par Moonlucide, de mars 2016 (lien : http://www.senscritique.com/liste/Partage_de_films_edition_mars_2016/1233562 )
Les Dimanches de Ville d’Avray nous raconte l’histoire de Pierre, qui est revenu de la guerre d’Indochine délirant et surtout amnésique, et de Françoise, une petite fille de presque douze ans dont le père l’a abandonnée aux mains de religieuses dans un pensionnat catholique.
Pierre rencontre Françoise à la gare de Ville d’Avray, et comprend bientôt les intentions du père ; il ira donc la voir tous les dimanches, et l’emmènera se promener au bord d’un immense lac.
Entre eux va se créer une complicité qui se transformera très vite en amour incompris.
Pendant tout le film, le sentiment est étrange : nous non plus ne comprenons pas bien au premier abord ce qui lie ces deux personnages. Puis, petit à petit, cette histoire improbable nous touche : Pierre ne se souvient de rien, même pas de sa propre mère. Il a besoin de tout reconstruire autour de lui, y compris une enfance perdue. C’est grâce à la petite fille, qui lui demande inlassablement de l’épouser, qu’il va retrouver une pureté, et une envie de vivre. Ils tombent amoureux, mais de cet amour innocent des cours de récréation.
Ici, nous n’avons plus des corps qui s’expriment, mais deux âmes qui se parlent, et qui s’écoutent : cet amour platonique, enfantin, et si pur aide chacun des deux protagonistes à réparer les blessures que lui a infligé la vie.
Un joli conte à la fin poignante, aux acteurs justes, et aux images très belles.