Enchainer Blade Runner et Alien pour finir sur Les Duellistes, soit une filmographie à l'envers de la jeunesse Ridley Scott. Ce n'était peut être pas le meilleur ordre de visionnage.


Les duellistes séduit par sa beauté formelle, dans ses paysages aux airs de tableaux bucoliques mouvants nimbés d'une lumière évanescente, ses décors presque intimidants de sobriété, ses costumes parfaits, ses postures guindées... A ce niveau, ce film doit faire grande impression dans une salle de cinéma.


Rien à dire non plus sur le casting, qui se résume pour l'essentiel à Harvey Keitel et Keith Carradine, chacun magistral dans son rôle. Les personnages secondaires se résument avant tout à un défilé de trognes, plus éléments de mise en scène doués de parole qu'autre chose.


Gravitant uniquement autour de la rivalité entre les deux personnages durant les années napoléoniennes, la narration est à la fois répétitive et incantatoire, rehaussée par une musique se contentant de décliner à l'infini un seul thème.


Ce qui me chagrine avec *Les Duellistes", c'est tout d'abord les scènes de duel en tant que tel, notamment celles d'escrime, globalement très mal chorégraphiées et filmées. Je comprend que Ridley Scott ait voulu donner une texture réaliste à ces affrontements, mais le résultat a un côté brouillon qui m'a franchement déçu.


Ensuite, j'ai trouvé le rythme assez inégal, presque mollasson par moments. Je n'ai pas retrouvé la puissance contemplative des plans lents de Blade Runner par exemple, juste des plans lents... Exagérément longs.


Dernier détail (mais ça ne compte pas vraiment, pure impression personnelle), des hussards français pourvus d'un accent britannique impeccable, ça limite l'immersion historique.


Les Duellistes reste un film à voir pour son propos sur la rivalité, l'honneur, l'obsession, cette relation sauvage que seuls des ennemis intimes peuvent avoir. Si le fil conducteur est le personnage incarné par Keith Carradine, passant de l'agacement à la peur, puis la résignation, c'est pour mieux garder la part de mystère du personnage d'Harvey Keitel, qui ne semble mû que par un désir de vengeance irraisonnée.


A revoir sur grand écran si j'en ai l'occasion.

Hypérion
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le 27 juin 2012

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