Ce film peut être moins connu d'Hitchock n'en est pas moins un de ces films que l'on pourrait qualifier de notorious, selon ce titre en VO (avec raison, en outre !!) et il porte encore mieux son titre VF : les enchaînés. Car ce film est vraiment la chronique d'un enchaînement et à double sens (annoncé?), ce qui est tout le génie de cet excellent réalisateur.
Il pourrait, en effet, fort bien se résumer par un "Hitchock est vraiment le maître absolu du cinéma" tant le titre en VF peut tout autant se référer aux personnages enchaînés à leur destin qu'à nous les spectateurs qu'Hitchcock enchaîne au film sans moyen de se libérer de ce piège qui est tendu par la fin inévitable et juste magnifique (et qu'il trouve encore le moyen de nous rendre ambiguë!!) amenée avec la maestria qui est la sienne, en nous mettant bien de la tension dans tout cela.
On obtient encore un film d'espionnage bien dans le genre du Maître du suspens et très superbement maîtrisé de bout en bout. Et puis j'adore aussi la façon dont les personnages sont pris entre leur idéologie/leurs devoirs et leurs sentiments, même si ça fait un peu classique quoi que dans un film d'Hitchock ça ne me ne rappelle rien. Voilà puis par dessus ça, on a une BO que j'aime beaucoup et des jeux qui sont juste presque impeccables. Le tout donnant une belle impression et un beau rendu avec un scénario qui pourrait être convenu mais que Hitchock arrive à sublimer avec sa manière si particulière de nous faire des films et de nous y enchaîner irrémédiablement. et avec sa façon de jouer avec nos nerfs aussi, par la même occasion qui peut être très frustrante mais est juste géniale à nous entraîner dans les atmosphères qu'il construit film après film sur des bases qui sont particulières à chacun mais ont aussi des similarités entre elles qui font sa signature.
Puis j'ajouterai que Claude Rains me convient plus comme petit espion nazi détestable et machiavélique qui veut assassiner sa femme quand il a compris qu'elle l'espionnait pour le compte des services secrets américains qu'en César, étrangement (cf ma critique sur César et Cléopâtre)