4°C jusqu'à l'infini
Encore un film d'animation qui ne va pas être distribué avec les bons arguments, lors de l'avant-première en guise de dossier de presse on nous donne le genre de brochures pour les enfants de...
Par
le 7 juil. 2019
20 j'aime
Critique rédigée en août 2019
Alors que l'été s'annonce long, Ruka se remémore le souvenir d'un spectacle impressionnant auquel elle avait assisté au cours de son enfance dans l'aquarium où travaille son père. Elle y rencontre inopinément l'excentrique Umi, un jeune garçon ayant grandi dans le milieu aquatique et ayant acquis le don de communiquer avec les animaux marins. Au travers de ce rendez-vous opportun, la jeune fille s'apprête à vivre un voyage inoubliable qui va profondément bouleverser sa vision du monde et des gens. Pour la même occasion, les deux enfants vont connaître ensemble une liberté qu'ils n'auraient jamais cru avoir un jour.
Ce dessin animé aux ressources hybrides, on a bien de peine à croire que ce ne soit pas le studio Ghibli qui l'ait produit. Car seuls Miyazaki, Takahata et peut-être une petite poignée de créateurs japonais au succès modéré étaient capables de tant d'audace et de talent pour animer une Dame Nature plus vive que jamais.
Avec ce premier long métrage animé adapté du manga de Daisuke Igarashi, Ayumu Watanabe nous embarque vers un voyage métaphysique en territoire marin dans la plus pure tradition japonaise, et également recouvert d'un film familial unique en son genre par la variété des tons et des thèmes.
La production de ce film résume à elle-seule ce qui fait la force de l'actuelle Japanimation : un graphisme absolument parfait oscillant entre 2D et 3D, des sonorités musicales (signées l'incontournable Joe Hisaishi) synthétiques pour calibrer les images aux émotions des personnages, et la mise en images de communications écologiques et humaines sans lourdeurs aucune.
Avec une sentence finale aussi belle que: "Les enfants de la mer nous disent d’où nous venons, où nous allons et notre raison de vivre.", l'anime propose définitivement une interrogation sur la frontière entre Homme et Bête, ainsi que l'Homme et l'Univers. De plus un traitement mystique de la mémoire s'impose, un message universel qui devient alors plus accessible. L'ensemble n'est pas sans rappeler le troublant Your Name de Shinkai et le mignon Ponyo sur la falaise de Miyazaki Sensei.
Cet immense aquarium occupant aussi bien le coeur de l'affiche que l'incipit de l'intrigue nous offre une galerie de personnages charmant mais au traitement final un brin boiteux. Le spectateur est d'emblée attiré par le sort de Ruka, héroïne attachante et à la texture radieuse, oscillant entre une Chihiro et une Mitsuha.
Privée de sa passion du handball suite à un malentendu mais dont les souvenirs d'enfance, thème phare du manga, vont lui permettre de se rapprocher de ce grand mystère qu'est la vie marine aux côtés des étonnants Umi et Sora.
Mais finalement, las est de voir que le film ne brille pas par l'émotion qu'il dégage. Les personnages, à défaut d'être dotés de coeur de pierre, ne livrent finalement aucun véritable sentiment et font un peu office de "mobilier" dans la diffusion des messages.
Il en est de même pour les séquences métaphysiques qui closent le film. On pense à The Tree of Life, c'est visuellement très beau mais cela n'en dit pas nécessairement long. C'est un point, et je suis resté sur ma faim, surtout en ayant vu Your Name précédemment.
Il n'en demeure pas moins que sous ses airs de petit film pour enfants, Les Enfants de la mer s'avère un dessin animé rafraîchissant, autant qu'une fable philosophique attachante et ontologique. A défaut d'avoir des personnages finalement peu romanesques, le film surprend de la première à la dernière ligne et regorge de surprises pour tous les âges. C'est à croire que ce raz-de-marée filmique rentre dans le panthéon des O.F.N.I. au même titre que l'indémodable 2001: l'Odyssée de l'espace !
Alors que Wonderland, rencontrant un succès commercial plus mitigé, le concurrence, nous pouvons nous interroger sur sa manière de traiter le rapport entre l'Homme et le Monde à son tour...
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2019, Les meilleurs films d'animation japonais et Voir les films au cinéma, c'est mieux !
Créée
le 18 déc. 2020
Critique lue 118 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Les Enfants de la mer
Encore un film d'animation qui ne va pas être distribué avec les bons arguments, lors de l'avant-première en guise de dossier de presse on nous donne le genre de brochures pour les enfants de...
Par
le 7 juil. 2019
20 j'aime
Cela commence à l'âge de l'enfance, avec le contact de la peau contre la paroi vitrée et froide. Et le souvenir de l'émerveillement. De ces animaux marins évoluant dans un ballet, comme en...
le 3 sept. 2019
19 j'aime
5
Les lumières s'éteignent et après une dizaine de minutes en somme très classiques on se dit que l'on va passer deux heures à regarder un énième anime traitant de l'adolescence, de l'amitié, de la...
Par
le 10 juil. 2019
17 j'aime
17
Du même critique
Snobant les salles obscures car trop intimidé par la sortie simultanée de la (au demeurant générique) suite du film avec les hommes bleus, Glass Onion: Une histoire à couteaux tirés n'en demeure pas...
le 17 déc. 2022
39 j'aime
28
Aisément considéré comme un des favoris du nouveau « cinéma vérité » français, le nouveau long-métrage de Cédric Jimenez, revenant après avoir joué les Friedkin avec son polar La French (2014), puis...
le 14 sept. 2021
37 j'aime
22
Le daron le plus néerlandais du cinéma français voit sa prestigieuse fin de carrière suivre sa lancée avec cette très intrigante adaptation biographique de l'abbesse Benedetta Carlini (Virginie...
le 27 juil. 2021
37 j'aime
3