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Paris est tout petit pour ceux qui s'aiment comme nous d'un aussi grand amour !

Ce film, je l'aime. Ce film, c'est la vie. C'est la poésie de tous les jours, c'est des acteurs parfaits et un Prévert touché par la grâce. C'est des dialogues magiques qui filent, qui dansent et qui m'enchantent.
Sans oublier ces personnages si touchants, plein de simplicité et de grâce.

Garance, cette femme si simple et si belle qui n'aspire qu'à rire et à être gaie me ravit à chaque visionnage avec son délicieux patois parisien et sa joie de vivre.

"Il faut me comprendre, je suis simple, tellement simple. Je suis comme je suis, j'aime plaire à qui me plaît, c'est tout. Et quand j'ai envie de dire oui, je ne sais pas dire non."

Frédérick (Magistral Pierre Brasseur) représente pour moi le personnage ultime et parfait. Grand amateur de Shakespeare, bouffon qui a oublié d'être bête, il balade sa folie douce et lance ses répliques absurdes dans les ruelles du vieux Paris ou il rencontre Garance.

" - Je vous ait vu tout à l’heure, alors vous comprenez, le choc, l’émotion, le temps de me décider et vous étiez déjà loin. Alors…
- Alors ?
- Alors comme j’ai horreur de suivre une femme, J’ai couru pour vous dépasser et précisément venir à votre rencontre. Et maintenant je ne vous quitte plus. Où allons nous ?
- C’est tout simple. Vous allez de votre côté et moi du mien.
- Mais c’est peut-être le même.
- Non !
- Pourquoi donc ?
- Parce que j’ai rendez-vous.
- Oh rendez-vous ! Destin tragique ! Voilà seulement deux minutes que nous vivons ensemble et vous voulez déjà me quitter. Oh ! Et me quitter pourquoi ? Pour qui ? Pour un autre naturellement. Et vous l'aimez, cet autre ?
- Oh, moi j’aime tout le monde.
- Et bien voilà qui tombe à merveille, je ne suis pas jaloux."

Et puis, mon adorable Baptiste, grand mime au devenir, poète mélancolique qui ne voit la vie que par le prisme du rêve et qui m'émeut un peu plus à chaque fois.

" Les rêves, la vie, c’est pareil ! Ou alors ça vaut pas la peine de vivre. Et puis qu’est-ce que vous voulez que ça me fasse la vie, ce n'est pas la vie que j’aime, c’est vous ! "

Sans oublier mon cher Lacenaire, écrivain raté et dandy assassin qui se faufile dans l'ombre du Boulevard du Crime avec son naïf compère Avril, qui lui confère une sorte d'humanité.

" Mon directeur de conscience me répétait sans cesse : " Vous êtes trop fier, Pierre-François il faut rentrer en vous-même." Alors, je suis rentré en moi-même. Et je n'ai jamais pu en sortir ! Les imprudents ! Me laisser seul avec moi-même .. Et dire qu'ils m'interdisaient les mauvaises fréquentations !"

Ces personnages ne cessent de se perdre mais aussi de se retrouver, au hasard des rues, des cafés et des salles de spectacle d’un Paris tourbillonnant.

À plusieurs reprises, le film cède carrément la place au théâtre, et il nous est donné d’assister à la représentation délirante de l’auberge des Adrets par un Frédéric Lemaître déchaîné, ou à la pantomime féérique de Deburau, tous deux grands succès au box office de l’époque. Car ces personnages ont vraiment existé et la reconstitution historique est impressionnante.

Un film magnifique et intemporel qui ravit et emporte. Je l'ai vu et revu, encore et encore mais je le découvre un peu plus à chaque visionnage. C'est mon film préféré, le plus beau film du monde, de la Terre entière.
Wings
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le 11 nov. 2012

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Wings

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