La planète des hommes

Ce troisième film de la franchise fait preuve de meilleure volonté et présente de plus belles idées que l’œuvre précédente (le décevant Le Secret de la Planète des singes). Suite au dénouement du deuxième opus, des singes se retrouvent propulsés dans le passé (avec tout ce que cela implique d’improbable et de pratique du point de vue scénaristique). Sur la planète des hommes, Cornélius et Zira rencontrent les mêmes difficultés et vivent la même aventure que l’astronaute Taylor lorsque celui-ci avait atterri chez eux. Aussi on découvre que les hommes se montrent « étrangement » plus hospitaliers que les singes, même si la découverte de la vérité concernant le traitement des hommes par les singes dans le futur ternit rapidement les rapports.

On ne va pas se mentir, cette histoire est la même que celle du premier film, il s’agit simplement du reflet dans le miroir du contexte de La Planète des Singes, avec les singes en lieu et place des hommes, et les auteurs, on peut le dire, ne se sont pas franchement foulé. J’ai aussi eu l’impression, après visionnage, que l’œuvre plantait le décor pour le dernier opus (que je visionnerais bientôt, avec beaucoup d’attentes), qui je l’espère vaudra le coup.

J’ai surtout eu un problème avec la crédibilité de l’intrigue, car si un vaisseau occupé par des extraterrestres débarquait sur terre je n’imagine pas les Américains rendant l’affaire publique, et surtout pas, les accueillants de façon si aimable (L’affaire de Roswell et les mensonges d’état liés aux affaires des visites d’OVNI sur Terre, désormais de notoriété publique, nous prouve très bien que dans la réalité ce genre de cas se gère tout à fait différemment). J’imagine qu’il serait plus probable qu’ils soient enfermés dans un lieu tenu secret, et probablement disséqué, et l’affaire étouffée. De ce fait, j’ai trouvé la description de la race humaine, un peu trop avantageuse, extrêmement exagérée dans sa capacité à se confronter à l’inconnu et à l’étrangeté, et à l’accueillir de façon pacifique. De mon point de vue, la réaction des singes, dans le premier film, à l’égard des humains, et plus crédibles et les créatures me semble plus familière de l’homme que les hommes eux-mêmes tels qu’ils sont présentés dans ce troisième film.

Toutefois, j’ai su apprécier le contexte exceptionnel de l’histoire et les chemins qu’emprunte l’intrigue. Cela ne suffit pas à transcender l’œuvre qui peine à sortir du carcan du schéma du film original. On a toujours l’impression que le contexte cherche à creuser plus loin sans jamais atteindre véritablement la profondeur du premier film. Reste que l’aventure de ces deux singes du futur dans le présent de 1970 est intéressante à suivre. En tout cas, j’ai trouvé ce troisième essai beaucoup plus réussis que le précédent.