Les faussaires de Manhattan nous rappelle que sans mise en scène digne de ce nom tout scénario, aussi brillant fût-il, aboutit le plus souvent à un résultat mitigé. Qui plus est, dans le cas du film de Marienne Heller, dont le titre français est un leurre (il n'y a qu'une faussaire en l'occurrence), le scénario est relativement terne, eu égard à l'histoire réelle de cette écrivaine devenue experte en confection de fausses lettres de célébrités. Outre le fait que les noms de Noël Coward ou de Dorothy Parker ne parlent pas nécessairement à tous, Les faussaires de Manhattan s'englue dans la grisaille au fil de péripéties mollement racontées qui ne donnent qu'une idée imprécise du monde des collectionneurs, d'une part, et de celui du microcosme littéraire new-yorkais des années 90, d'autre part. Difficile d'éprouver de la sympathie pour le personnage de Lee Israel, pourtant admirablement campée par Melissa Mc Carthy, sorte de Columbo au féminin, pour l'allure s'entend, dont l'humour est rarement mis en avant, alors que c'est son principal attrait. Peu d'émotion (la plus grande est pour la mort du chat), guère de suspense et une réalisation d'une grande fadeur : il y avait sans doute moyen, à partir d'un matériau de base pourtant intéressant, de faire largement mieux. Dans ce triste tableau, Richard E. Grant apporte heureusement un peu de vie, de par sa flamboyance et son élégance fin de règne.

Cinephile-doux
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2019

Créée

le 3 août 2019

Critique lue 749 fois

5 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 749 fois

5

D'autres avis sur Les Faussaires de Manhattan

Les Faussaires de Manhattan
Floridjan
6

Splendide escroquerie de deux loosers magnifiques

Dès les premières images, le décor est planté : femme de 50 ans, s'ennuyant devant son ordinateur pour un travail administratif quelconque, un verre d'alcool à la main, moquée par ses collègues plus...

le 1 août 2019

7 j'aime

1

Les Faussaires de Manhattan
Cinephile-doux
5

Le chat est mort

Les faussaires de Manhattan nous rappelle que sans mise en scène digne de ce nom tout scénario, aussi brillant fût-il, aboutit le plus souvent à un résultat mitigé. Qui plus est, dans le cas du film...

le 3 août 2019

5 j'aime

Les Faussaires de Manhattan
Fêtons_le_cinéma
7

La valeur d'une mystification

Can You Ever Forgive Me ? s’interroge sur la valeur de la contrefaçon aussi bien sur le plan économique – peut-on vivre d’un commerce de faux documents ? – que sur le plan affectif. Car la...

le 4 avr. 2019

4 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13