Après Plein Soleil et Quelle joie de vivre René Clément retrouve une 3e fois Delon dans Les Félins. Son comédien est toujours aussi bon se métamorphosant dans son personnage en cavale. Jane Fonda (Melinda) est merveilleuse à chacune de ses apparitions. Lola Albright (Barbara Hill) campe un personnage envoutant tout en subtilité. Ces deux femmes félines manipulent le personnage de Marc indépendamment des projets personnels.
Le réalisateur français en est ici à son deuxième film produit par la MGM. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'avec l'investissement de toute son équipe (dont Costa Gavras, assistant réalisateur), c'est une réussite.
L'articulation du scénario est intelligente qui donne tout son sens au titre du film. Je ne sais pas si c'est juste moi (ou c'est un effet d'optique volontaire), mais j'ai l'impression d'avoir vu les yeux des personnages briller par moment comme ceux des félins. Clément dissémine par endroit quelques idées de mise en scène avec sa caméra. Les décors sont vraiment bon, car rien n'est laissé au hasard jusque dans les pièces de la mystérieuse villa de la veuve milliardaire Barbara. La Côte d'Azur reste toujours aussi photogénique comme dans beaucoup de film au cinéma.
Mais le gros point fort du long-métrage pour moi demeure indéniablement la musique de Lalo Schifrin (futur compositeur du thème de la série Mission: Impossible). Ses compositions tout en suspens préfigure ici les sonorités anxiogènes qui porteront la saga L'Inspecteur Harry.