Marc Morel (Alain Delon) est un prédateur monté d'une quéquette à tête-chercheuse dont le terrain de chasse s'étend sur les territoires huppés de New-York ou la Côte d'Azur. Derrière un sourire enjôleur mais carnassier et des allures de playboy mondain, se cache un vorace sexuel, avide de chair féminine. Ce gigolo des palaces est conscient qu'aucune proie ne peut résister au magnétisme de son charme fatal.
Positionnée en pilotage automatique, sa quéquette à tête-chercheuse lui porte préjudice quant une de ses récentes cibles s'avère être l'épouse de McKing, un redoutable malfrat new-yorkais. Véxé et soucieux de ne pas encorner sa réputation, le mafieux fait impitoyablement zigouiller sa femme à New-York. Dans la foulée, le long d'une crique méditerranéenne, sur une plage abandonnée, Morel échappe de peu à ces assassins mais devient le gibier d'une chasse à l'homme.
Au bout de sa cavale, le serial-fucker trouve refuge à Monte-Carlo dans un foyer catholique où il se fond parmi les clodos, les poivrots et autres marginaux. La pitance est servie par deux bénévoles dont Barbara Hill (Lola Albright) MILF, glaciale, autoritaire et veuve d'un milliardaire. Elle est assistée de Melinda (Jane Fonda), sa jeune cousine, un véritable condensé de phantasmes sur pattes : blonde pétillante, fraiche et plantureuse, d'une beauté et d'une grâce sidérante, A la fois candide et joviale, Jane Fonda insuffle durant 93 minutes une brise d'érotisme sur la pélloche de René Clément.
Sûr de ses atouts, Morel ne cesse de titiller, d'allumer et de mépriser Melinda puis la morfondre de jalousie en taquinant tout autant Barbara qui l'embauche comme chauffeur. Désireux de profiter de son nid douillet comme planque et de ces poules aux oeufs d'or, Morel ne se doute pas qu'il est le pantin d'un jeu de faux-semblants et de manipulations.
Quasiment un huis clos, "Les Félins" est principalement centré sur un ménage à trois au sein duquel s'ébattent Alain Delon qui jouit d'un charisme et d'une beauté arrogante, Jane Fonda qui attise autant qu'elle attire et Lola Albright en cougar dominatrice et inaccessible.
Lalo Schiffrin, l'un des plus grands maitres d'O.S.T. parfume le film d'imparables plages jazzy-soul annonciateur du phénoménal score de "Bullit".
La réalisation dynamique de René Clément (assisté de Costa Gavras) sert habilement son film jonché de péripéties et de rebondissements même si traité sur un ton plus noir, l'intrigue aurait gagné en intensité dramatique et rendu le final véritablement glauque.
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