Méconnu dans nos contrées, « The Stepford Wives » est pourtant un petit classique outre-Atlantique, ayant fait l’objet de plusieurs suites et d’un remake très moyen en 2004. On y suit un couple new-yorkais qui déménage dans une paisible banlieue du Connecticut. Joanna, photographe et femme indépendante, se retrouve vite mal à l’aise devant les épouses de la ville, superficielles et obsédées par les tâches ménagères.
On peut comprendre que le film a fait parler de lui en 1975. Après des années de contre-culture et de féminisme, cette critique de la phallocratie et de la nostalgie de la société consumériste et patriarcale des 50’s arrivait à point nommé. A tel point que le film divisa même le camp féministe, certain y voyant une critique de son mouvement ! Par contre, si le scénario est plutôt intelligent, il est servi par une forme qui manque de force.
Déjà, l’ensemble est trop long. Deux heures pour arriver à une conclusion que l’on voit venir au bout de 20 minutes, bruitage électronique à l’appui, c’est dommage vu le sujet. Le film aurait gagné à ne durer que 1h30, où à révéler son twist rapidement, puis partir dans une nouvelle direction.
Ensuite, la mise en scène est relativement fade, pour une œuvre qui aurait mérité beaucoup plus de vigueur et de paranoïa. La comparaison avec « Invasion of the Body Snatchers », sorti vingt ans plus tôt, est sans appel. Quand on pense que Brian De Palma devait initialement être le réalisateur…
Heureusement, Katharine Ross est excellente dans le rôle principal. Une artiste frustrée par des choix dictés par son mari, qui va s’enfoncer dans le malaise en se rendant compte qu’elle débarque dans un cauchemar patriarcal. Son jeu tourmenté permet de pleinement rentrer (et rester) dans le film.