A vrai dire, je ne connaissais rien de ce film jusqu’à ce que j’apprenne qu’il est tiré d’un livre d’Ira Levin (Rosemary’s baby) et que Katharine Ross y joue l’un de ses rôles les plus marquants. Le réalisateur, Bryan Forbes, m’était totalement inconnu, ainsi que le remake de 2004 avec Nicole Kidman. La surprise a donc été totale.
Ce film est un petit bijou dystopique d’une modernité incroyable, pas tant pour sa réalisation (même si elle n’a rien d’honteuse) que pour son sujet, le fascisme patriarcal. Le pitch est pour le moins détonnant. Joanna (Katharine Ross) débarque de New York avec son mari et ses enfants dans la petite ville de Stepford. Elle y rencontre Bobbie (Paula Prentiss, aux faux airs Geena Davies) qui vient également d’emménager. Toutes deux vont tenter d’élucider pour quelles raisons les femmes de Stepford sont toutes obsédées par le ménage, la cuisine et le plaisir sexuel.
A Stepford, tout est anormalement lisse et figé, les genres sexuels (au comble de la conformité) comme les relations amicales, les maisons, les pelouses et les coiffures de ces dames. Il y a forcément un blême quelque part… La façon dont Bryan Forbes met ça en scène et crée le malaise fait très fort penser à « Get Out » (surtout le début), parfois à « Desperate Housewives » (le quartier cossu et les femmes modèles), « Weeds » (son générique sur « Little Boxes »)… et même à « Black Mirror » (pour son final) !
On ne s’ennuie pas une seconde dans ce récit féministe grinçant filmé avec beaucoup de justesse et de sobriété. Si vous avez l’occasion de trouver une copie à peu près potable, n’hésitez pas, c’est une vraie pépite !