L'été de la Saint-Martin
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Dans une ville du Mississippi nommée Frenchman's Bend, l'arrivée d'un vagabond à la réputation sulfureuse fait parler de lui ; mais malgré ça, il va se faire apprécier du père de la famille la plus puissante du coin, dont sa fille pourrait être l'objet de convoitises.
Je n'ai pas lu de romans de Faulkner dont le film est tiré, mais s'il y a une chose qu'on voit très bien, c'est la sueur qui perle sur les visages ; la chaleur en cet été y est suffocante, telle la réputation de ce Ben Quick, dont le père était un pyromane, et il va lui aussi allumer des brasiers, mais au sens figuré.
Ce personnage est joué par Paul Newman, beau comme un dieu, presque aussi musclé que moi (rires), et qui est vraiment un chien dans un jeu de quilles parfaitement ordonné. Car le patriarche est joué ni plus ni moins par Orson Welles, lequel est affublé d'un faux nez, de cheveux gris et d'un maquillage assez épais pour qu'on croit qu'il ait la soixantaine, soit quinze de plus que dans la réalité.
Lequel veut lui offrir comme trophée sa fille, Joanne Woodward, afin qu'il lui donne une lignée prospère et de beaux garçons. On voit que le personnage joué par Welles n'est pas des plus sympathiques, n'hésitant pas à humilier son fils, lequel préfère batifoler avec sa fiancée, notamment une scène sous-entendant qu'ils ont passé du bon temps.
Bien que l'histoire ne dure que le temps d'un été (1958), il y a quelque chose de l'ordre de l'épopée avec cette famille régnant en maitre, avec ce jeune homme rebelle, et cette femme, Joanne Woodward, qui est la seule à tenir tête à son père, lequel n'a que peu de considération pour les autres, pour qu'il s'engraisse, argent et nourriture.
Le film marche aussi grâce à l'alchimie entre Paul Newman et Woodward, lesquels seront mariés par la suite jusqu'au décès du premier, et où la seconde n'est pas la fille dite facile, avec son caractère bien trempé. Contrairement à son amie, jouée par Angela Lansbury, et son frère, Anthony Franciosa. D'ailleurs, ce dernier est un personnage très intéressant ; bien qu'il semble vivre sous la coulpe de son père, on le voit clairement jaloux de sa relation entre lui et Paul Newman, ce qu'il n'a jamais eu, et qu'il va faire payer aux deux. Car ce sont les hommes faibles qui peuvent être les plus dangereux...
Quant à Paul Newman, récompensé à Cannes, je le trouve vraiment bon, mais on ne peut s'empêcher d'y voir parfois un décalque de James Dean dans le sens rebelle à la société.
Décidément, Martin Ritt est un réalisateur qui me passionne ; L'homme qui tua la peur, Hud, Hombre, Norma Rae, Le prête-nom et ce très grand film qui est Traitre sur commande. Et on peut rajouter celui-ci à la liste, dont je regretterais peut-être les dernières secondes, qui reviennent à quelque chose d'un peu trop moral pour être honnêtes.
Créée
le 22 avr. 2019
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