Les Fils de l'homme par Spectateur-Lambda

Dans un futur assez proche de nos jours, l'humanité vit une grave crise de fécondité, en effet cela fait plus de 18 ans, que l'humanité est frappée de stérilité et qu'aucune enfant ne nait. La mort par assassinat du plus jeune habitant de la terre, plonge la population dans le plus profond désarroi. Or au même moment une femme, cachée par un groupe d'activistes en lutte contre le système est enceinte, miracle inédit depuis près de deux décennies. Theo Faron un ancien membre de ce groupe est chargée par Julian de l'escorter jusqu'à une mystérieux organisation afin de la protéger elle et l'enfant à naitre.

Alfonso CUARÓN se sert de ce postulat pour à travers une mise en scène d'une grande maestria, faite de longs plans séquences d'une rare maîtrise pour surtout nous donner à nous questionner sur l'effondrement de nos sociétés capitalistes, les bouleversements climatiques, les tensions entre pays riches et pays pauvres, les incessantes guerres de religions, la crise migratoire et bien d'autres problèmes actuels.

Car si en suivant les personnages incarnés avec brio par les talentueux Clive OWEN, Julianne MOORE ou bien encore Michael CAINE impayable en vieil anarchiste, l'on suit avec tension et attention cette odyssée à travers une Angleterre en prise avec un chaos inédit, toute l'intention du réalisateur et finalement tout le propos de son film est à voir en arrière plan, d'où l'utilisation de ces longues séquences, quasiment sans coupes, la scène dans la voiture restera dans les annales à ce titre, tant dans son aspect technique prodigieux que dans la profondeur du message véhiculé par l'image. Et l'on se souvient alors que l'essentiel d'un film, c'est le cadre, l'image, la photographie.

Les questions que soulèvent ce film sont nombreuses, et la fin laisse toute latitude pour que chacun imagine le devenir, tant optimiste que pessimiste de notre humanité.

Brillant.