Le titre du film fait écho dans mon esprit à celui du documentaire de Wang Bing, Argent amer, traitant de la prostitution en Chine aujourd’hui.
Ce film franco-chinois d’Olivier Meys est un film d’auteur tout ce qu’il y a de plus gentil. Et c’est d’ailleurs bien le problème : le film est trop gentil, rectiligne dans la manière d’aborder son sujet. On anticipe à chaque scène les suivantes, et rien ne vient égayer un visionnage qui s’éternise dans son dernier quart d’heure, malgré une durée réduite (1h 30).
On ne peut que saluer en revanche une photographie saine, pure, qui augure du bon pour l’avenir de ce jeune cinéaste. La direction d’acteur est également un point fort, qui donne à l’œuvre une belle atmosphère de réalisme, quoique finalement déjà vue dans An Elephant Sitting Still ou Les Éternels pour ne citer qu’eux.
Les thèmes abordés (immigration clandestine, diaspora chinoise, et désillusions face à la cruauté de la société moderne), sont en eux-mêmes intéressants, et traités ici « à voix basse », par l’intermédiaire d’un petit cercle de femmes dont on aurait aimé un peu d’approfondissement sur le plan psychologique.
L’autre point positif est que le film ne prend jamais parti pour ou contre la protagoniste dans sa façon d’agir ; même chose pour son mari : libre à chacun donc de se faire sa propre opinion sur le tragique de cette histoire, qui finit en queue de poisson.