1950, vu que l'Angleterre poursuit son protectionnisme en matière de cinéma, les studios hollywoodiens viennent quelques fois tourner chez eux histoire de rentabiliser l'investissement... Ce coup ci, chasse aux sorcières oblige, Zanuck envoie Jules Dassin histoire de l'éloigner quelques mois... Le résultat fait que Londres ressemble du coup un peu beaucoup à pas mal de villes de film noir, mais vu qu'on adore ça, c'est pas très grave...

Richard Widmark joue, très bien, un personnage assez insupportable prêt à tout pour réussir, entre les petites magouilles de rabatteur de boîte de nuit et le rêve d'un grand coup qui changerait sa vie.

Le grand coup se présente sous la forme d'un match de lutte qu'il voudrait organiser, aidé en cela par l'immense Stanilaus Zbyszko que Dassin avait admiré quand il avait cinq ans... Bien sûr, rien ne va, malgré l'amour de Gene Tierney, et le petit arriviste miteux devient une figure tragique à mesure qu'il s'enfonce dans une mouise inexpugnable...

Les nuits interlopes sont superbement filmées, les acteurs sont tous formidables, surtout Francis L. Sullivan, et je n'ai pas reconnu Charles Farrell...

A un moment, le film s'échappe, il quitte le scénario bien huilé et devient bouleversant lors d'un match de lutte hallucinant. La fuite désespérée se poursuit alors dans un rythme délirant, parachevant ainsi ce qui reste une des petites perles noires du genre, et plus belle encore de sa noirceur désespérée.
Torpenn
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top 15 Films Noirs, Top 15 Films de Sports, Top 15 Films avec Richard Widmark, Top 15 Films sur les Anglais et Top 15 Films Britanniques

Créée

le 22 févr. 2012

Critique lue 1.3K fois

40 j'aime

11 commentaires

Torpenn

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

40
11

D'autres avis sur Les Forbans de la nuit

Les Forbans de la nuit
guyness
9

Dassin la demie lune*

Le loser n'est pas forcément cet idiot qui ne comprend pas les enjeux et les conséquences des actes qu'il commet. Ce n'est pas non plus toujours ce malchanceux chronique sur qui la poisse s'acharne...

le 27 janv. 2013

46 j'aime

7

Les Forbans de la nuit
SanFelice
9

All my life I've been running

Le spectateur est plongé dans l'ambiance dès les premières images du film. On assiste alors à une course-poursuite, réalisée et montée d'une façon qui en montre toute la rapidité et la violence. Un...

le 9 déc. 2012

41 j'aime

9

Les Forbans de la nuit
Torpenn
9

C'est la lutte finale

1950, vu que l'Angleterre poursuit son protectionnisme en matière de cinéma, les studios hollywoodiens viennent quelques fois tourner chez eux histoire de rentabiliser l'investissement... Ce coup ci,...

le 22 févr. 2012

40 j'aime

11

Du même critique

Into the Wild
Torpenn
5

Itinéraire d'un enfant gâté

A 22 ans, notre héros, qui a feuilleté deux lignes de Thoreau et trois pages de Jack London, abandonne sans un mot sa famille après son diplôme et va vivre deux années d'errance avant de crever comme...

le 17 nov. 2012

471 j'aime

181

Django Unchained
Torpenn
4

Esclavage de cerveau

Aussi improbable que cela puisse apparaître à mes lecteurs les plus obtus, j’aime bien Tarantino, je trouve qu’il arrive très bien à mettre en scène ses histoires, qu’il épice agréablement ces...

le 22 janv. 2013

395 j'aime

174

Le Parrain
Torpenn
10

Le festival de Caan...

Tout a déjà été dit sur ce film, un des plus grands jamais réalisé. Tout le monde a vanté, un jour son casting impeccable : un Brando ressuscité, un Pacino naissant, bien loin de ses tics...

le 6 janv. 2011

366 j'aime

131