Une plongée en apnée dans le milieu interlope londonien des années 1950.
Un scénario qui suit la fuite en avant d'un petit arnaqueur qui veut devenir Grand. Si l'on devine bien vite qu'il ne pourra pas se conclure sur une note heureuse, il est sauvé par des péripéties passionnantes, où la manipulation, la violence physique ou psychologique se mêlent au tragique de passions familiales ou amoureuses contrariées.
Des personnages géniaux, attachants et émouvants malgré leurs innombrables péchés (véniels comme mortels), interprétés par des acteurs au diapason, au premier rang desquels un Richard Widmark époustouflant.
Une réalisation merveilleuse, qui s'illustre dans un nombre incroyable de moments forts (ce plan-séquence qui suit le trajet d'une voiture lançant la traque finale, sublime, ou cette scène de lutte gréco-romaine ubuesque et pourtant grandiose).
Une atmosphère de folie, à la noirceur presque onirique tant elle est dantesque, transcendée par une photographie claire-obscure de toute beauté.
Une tuerie.