Souvenir d'une vie
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Ingmar BERGMAN compte parmi les réalisateurs qui impressionnent tant le cinéphile que le chroniqueur, le spectateur que l'érudit. De par ses influences manifestes sur le cinéma depuis plus de 50 ans de par ses legs à la communauté sous la forme d'une filmographie difficile à prendre en défaut selon le consensus général.
Il y a comme ça dans la construction cinéphile que chacun se forge à son rythme, des étapes que l'on veut franchir, mais pour lesquelles il convient de se lancer au moment opportun. Patienter pour voir ce film pourtant culte qui vous manque et le voir dans les conditions idéales, faire preuve d'humilité et savoir quand on est près à recevoir une oeuvre. C'est donc assez récemment que j'ai approché l'oeuvre du génie suédois, mon premier film fût donc Le Septième sceau (1957), que j'ai trouvé brillant et dont je vous invite à lire ma critique ici même. Néanmoins alors que j'avais acheté le DVD des fraises sauvages le même jour, il m'aura fallu quasiment une année pour oser me confronter à un autre Bergman.
Mon premier ressenti, purement subjectif est qu'il est bien plus aimable et accessible même à un profane du cinéma bergmanien que ne l'est "le septième sceau", mais à y regarder de plus près est-ce vraiment le cas ?
Ingmar Bergman pose la question universelle : " Sommes nous préparés à notre jugement dernier ? " L'occasion qui est offerte à un vieux médecin à qui l'on dédie une célébration pour saluer l'ensemble de sa carrière, de profiter du voyage vers cet événement pour se questionner sur sa vie d'homme, convoque tout comme dans "le septième sceau" la dualité, l'opposition constante entre pulsions de vie et pulsions de mort, du chevalier revenu des croisades qui défie bravache la mort elle-même dans un duel aux échecs à l'introspection plus ou moins conscientes du docteur Isak Borg et sa capacité ou sa volonté à reconnaitre ses torts pour une fin apaisée obéissent aux mêmes schémas et aux mêmes symboliques.
Si dans "le septième sceau" la mise en scène puise dans l'expressionnisme pour figurer toute la charge symbolique, dans "les fraises sauvages" c'est une mise en scène plus romantique - dans le sens attribué à la littérature romantique du 18°, celle qui fût décrite par Alfred de Musset dans son "confessions d'un enfant du siècle" - qui se charge de ce symbolisme tout aussi présent.
Enfin un autre parallèle me semble évident en n'ayant vu que ces deux films du réalisateur, c'est l'acceptation tant de son destin pour ceux qui y croient qu'en ses choix et leurs conséquences. Alors "les fraises sauvages" plus accessible, plus aimable et moins exigeant avec son spectateur que ne l'est "le septième sceau" ? Aux premiers abords peut-être mais ensuite, j'en suis moins persuadé.
Quoi qu'il en soit ce film m'a emporté tout comme l'avait fait le précédent et je verrai sans aucun doute un autre Bergman, un jour prochain ou dans un an, et tant pis si tant que je ne connaitrai pas l'essentiel de son oeuvre certains mettront en doute ma cinéphilie .
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ma collection personnelle par ordre chronologique et Les meilleurs films de 1957
Créée
le 20 sept. 2022
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