Si j'étais né 25 ans plus tôt, cela aurait pu être un film sur ma vie. Chaque fan de film d'horreur a écrit au moins une ébauche de film où il y projetait sa muse (j'en suis à 14 pour ma part). Le coup de génie du film a été de montrer le décalage entre ces aspirations et la vie des stars. A ce titre, aucun endroit n'aurait été aussi pertinent que Cannes, ville des fêtes de la jet-set, des grands hôtels et du marché international du cinéma (et qui accessoirement donne des palmes à un film roumain sur l'avortement). C'est à la fois la force et la faiblesse du film : alterner situations malsaines et images de teufs cannoises produit un contraste trop brouillon pour le spectateur, surtout que cela sent le remplissage éhonté. L'atmosphère sordide de Maniac ne revient que par intermittence. La radio d'information qui sert de narratrice donne des informations redondantes par rapport à l'histoire voir moyennement surprenantes (Quoi? Un gouvernement socialiste a été élu?)
Plusieurs scènes sont visuellement très belles (avec les filles sur la plage, celles du château...) mais l'esthétique bling bling Cannoise brûle les yeux.
Joe Spinell est touchant et crédible, même si l'identification reste difficile en raison de son physique bien moins agréable que le mien (j'aurais préféré Jeffrey Combs). La musique est efficace, de nombreuses scènes réussies (mais insérées de manière trop brouillonne), et la folie de Cannes est bien représentée. Le twist final réussit à éviter plusieurs écueils.
Il ne s'agit pas du film d'horreur ultime, mais il s'agit d'un film agréable.