Cette critique m'est difficile à écrire tant elle me paraît empreinte de subjectivité.
J'ai adoré ce film. Vraiment. D'abord parce que je suis une fan de Guillaume Gallienne depuis que j'ai découvert "Ça peut pas faire de mal", émission par laquelle je me laisse totalement transporter grâce aux talents de conteur de Guillaume Gallienne ; ensuite parce que ce film aborde une problématique qui m'est chère : la question de la construction du genre et de l'identité sexuelle.
Le parcours de Guillaume Gallienne en la matière est assez atypique, et je trouve fascinant de voir comment il s'est laissé enfermer dans une représentation que les autres avaient de lui (pas un "vrai" mec --> donc forcément gay), pour finalement s'en affranchir et trouver sa propre réponse à la question. Cela force la remise en question : combien de fois tombons-nous nous même dans le piège de coller une étiquette aux gens sans trop se poser de questions ?
En dehors de l'affection que j'ai pour Guillaume Gallienne (j'ai retrouvé avec plaisir ses talents de conteur et découvert avec délice ses talents d'acteur) et pour la problématique sus-citée, j'ai trouvé le film très bien orchestré.
Le passage du théâtre au cinéma est très bien géré, brisant habilement la frontière entre les deux. La narration est impeccablement menée, et le film est bourré de sincérité et de sentiments vrais, joué à la fois avec honnêteté et pudeur, avec implication et autodérision, ce qui amène un certain recul. Gallienne parvient à nous plonger dans son intimité tout en maintenant, par l'humour, une distance permettant d'élargir le champs. Il nous raconte son histoire, mais pose des questions universelles (questions qui, d'ailleurs, ne cessent de prendre de l'ampleur ces dernières années). Qu'est-ce qui nous fait homme ? Qu'est-ce qui nous fait femme ? C'est quoi une fille ? C'est quoi un garçon ?
Il n'est pas le premier à les soulever ces questions, bien sûr. Mais là où les réponse sont souvent stéréotypées, voire moralisatrices, celle du film est d'une simplicité rafraichissante : il y a autant de réponse que d'individus. C'est à chacun de trouver la sienne.