Un châtiment bien étrange pour ces cinq mauvais garçons androgynes Orange-mécaniquesques, coupables de mauvaises actions : une expédition onirique, exotique, érotique et hypnotique dans un univers d'un genre inconnu...ils vont embarquer dans un rafiot qui n'a rien d'un bateau-mouche, piloté par un étonnant capitaine dont les méthodes expiatoires sont assez mystérieuses.
où veut les emmener ce capitaine à la voix d'outre-tombe? … si on lâche prise pour embarquer avec eux, dans la montée orgasmique du cinéaste, l'immersion dans la nature sexualisée et luxuriante de l'île tropicale extravagante (de la Réunion, pour la petite histoire), sur laquelle on débarque, est bien dépaysante... un univers végétal, moteur de tous les fantasmes, des fruits péniens juteux, des fruits noirs couillus ronds et poilus, apparemment comestibles (!), des feuilles recouvrant des branches moulées comme des jambes, mobiles et bien suggestives, entre lesquelles on peut apparemment s'encoïter… un mur de fesses végétales, pourquoi pas ! qui exhalent des souffles de poussière délicate... autrement dit, des pets d'un genre vaporeux (cool ! laisse échapper un des personnages!)... encore un film qu'il faut que je retourne voir pour en apprécier tous les détails, à leur juste mesure de leur pouvoir imaginaire... ne manquent que les parfums !
On est dans le 3ème degré de la sensualité et de l'humour , presque chez Jérôme Bosch!!! et puis... punition ultime ou rédemption, au choix ! Ces jeunes gens perdent leur sexe... bêtement...oh zut !... comme un fruit tombe de l'arbre... des seins leur poussent... ou un seul pour les plus ou moins méritants.. ; ils se transforment en femme (hommage ou punition ?)... pour une scène de fin absolument volcanique et sublime de beauté, sur la plage de sable noir de ce jardin des délices ! La musique et les bruitages sont en harmonie totale avec cette folie cinématographique... Une expérience de cinéma d'un genre nouveau et particulièrement réussie...
Je me demande pourquoi mes voisins ont quitté la salle dans la première demi-heure, une erreur de salle, sans doute, ils avaient prévu Alice au pays des merveilles mais au premier degré!