Les Gardiens de la galaxie par AntoineRA
Depuis Avengers, Marvel a la main mise sur le blockbuster super-héroïque, peu importe sa qualité. Chacune des trois étapes de la phase 2 que furent Iron Man 3, Thor 2, et Captain America 2 ont été de belles déceptions, pour ma part, et le signe d'une grosse machinerie comptant bien capitaliser sur sa recette surprise. Heureusement, Les Gardiens De La Galaxie était l'annonce d'un peu de fraîcheur dans un marasme constant aux connexions hasardeuses. Le film ne recèle pourtant pas de grosses surprises et suit les codes habituels de Marvel, notamment au niveau de l'humour omniprésent, rarement spontané et très fortement appuyé. Fonctionnel au premier visionnage, il sera certainement moins efficace par la suite. Pareillement, le mélodrama est globalement raté et plombe un long-métrage qui ne jure que par les one-liners. Et, comme à l'accoutumée, l'antagoniste (Ronan) est trop succinctement exploité, en dépit d'un Lee Pace franchement génial.
Instaurant toute une galerie de personnages hauts en couleur (sens propre et figuré), James Gunn peut compter sur un casting impeccable qui suffit à les rendre attachants et crédibles. On peut citer Chris Pratt en déconneur de première, Rooker en mercenaire tenace, Karen Gillan (Nebula), Del Toro ou encore Hounsou, tous géniaux. Et, bien évidemment, le raton-laveur Rocket et l'arbre Groot qui s'insèrent parfaitement dans cet ensemble déjanté. Sans manquer de charme, Saldana et Bautista se révèlent assez secondaires. Le fait de se détacher complètement de ce qui a été fait auparavant, en créant tout un nouvel univers, permet à James Gunn d'adopter ce ton décalé extrêmement appréciable. Même s'il voit son excentricité bridée par la politique familiale du studio, son ambiance déjantée, ses décors de SF eighties, et le choix de morceaux Pop rétro, sont absolument merveilleux et offrent une identité immédiate au film.
Les Gardiens De La Galaxie se pose donc en space opera richement appuyé par les effets spéciaux. Du ton enjoué du film est retranscrit un environnement galactique fourmillant de couleurs, d'imagination, dans une mise en scène résolument oldschool et au kitsch assumé. Gunn nous offre ainsi de très beaux plans, jusque dans le climax, même si beaucoup sont à destination de l'exploitation 3D. On peut tout de même reprocher un enchaînement trop rapide des évènements, au démarrage, ainsi qu'un montage vraiment très brouillon lors de l'action, et les compositions de Tyler Bates d'une pauvreté et banalité navrantes. Hormis cela, l’œuvre de James Gunn est excellemment rythmée, parsemée de références, et jamais on ne désespère de pouvoir voir la scène post-crédit - pur fan service pour les connaisseurs. Si Les Gardiens De La Galaxie s'impose comme un des meilleurs Marvel, de son ambiance unique, il rappelle aussi que c'est dans les formules inattendues (Iron Man, Avengers) que le studio excelle, avant de les saccager au profit de sa machinerie.