Les gardiens du conformisme
Honnêtement, et je ne peux lui enlever, Les Gardiens de la Galaxie est un film qui dégage beaucoup de sympathie. Cela se manifeste en partie par une galerie de personnages attachants, sorte d’anti-héros assez classique au final.
A mes yeux, car je ne vais pas tous les aborder, les personnages non-humains sont forcément les plus chouettes: Rocket, Groot et son éternelle réplique, qui est d'ailleurs à l'origine de l'une des rares scènes plus ou moins drôles, à la fin du film.
Pour la petite anecdote, et pour en revenir à notre fabuleux Rocket, sachez que l’une de mes peluches d’enfance préférée était (elle n’est pas morte, rassurez-vous) un Raton-laveur. Bon, il s’avère que ma sœur s’est rendue compte il y a peu, que c’était en fait un Maki catta, ce qui a, je ne vous le cache pas, un peu démystifié la chose. Je raconte un peu ma vie là, mais certains composent leur billet uniquement de la leur donc je le vis plutôt bien.
Pour en revenir au film, si Rocket est si réussi, on peut clairement en remercier Bradley Cooper, qui fait du bon boulot.
Sinon, mon cœur de midinette refoulé a également apprécié les scènes romantiques entre Chris Pratt/Star-Lord et Zoé Saldana/Gamora, décidément toujours là pour venir se pointer avec de la peinture plein la tronche.
A cela, si on n’ajoute une BO délicieusement rétro qui semble mettre beaucoup d’entre nous d’accords, bien que son utilisation demeure trop facile et systématique, on peut dire que ça démarre plutôt positivement.
Mais, il faut tout de même bien l'avouer, le film est quand même franchement nul, et de manière bien trop régulière pour passer outre.
Evidemment, c'est moche comme d'habitude, et je pense que ce n’est pas la peine de perdre mon temps à m’étendre là-dessus. Mais sérieusement : en 2014, demander à un film de super-héros de faire un minimum d’effort esthétique, c’est vraiment trop demander ?
Evidemment, c'est con comme d'habitude, en témoigne toute une palette de blagues qui visiblement faisaient bien rire une bonne partie de la salle, mais certainement pas moi. Si je n'étais pas sûr de mon sens de l'humour, je pourrais peut-être songer à le remettre en question, mais là c'est bien la dernière des choses que j'ai envie de faire. On n’était franchement pas loin du facepalm mental. Pour exemple, le personnage de Chris Pratt se tape tout de même de sacrés bides: on a tout d'abord une scène au tout début où il se met à danser mais on ne sait pas pourquoi, juste que c'est censé être fun. Ou peut-être venait-t-il de regarder Olga Kurylenko faire ses courses dans To The Wonder ? Nous n'en saurons rien. Et une séquence peu après, où il se met à blaguer en plein "fight". Et il y en a tant d'autres. Je suis évidemment conscient que tout ceci est volontaire, dans le but de se la jouer pseudo-décalé, mais moi ça m'énerve quand le même processus s’étend durant deux heures, alors que c'est déjà pénible dès le début. D'ailleurs, le film ne cesse de jouer sur ce second degré, mais il n'y parvient que de manière très inégale. Mais sérieusement: en 2014, demander à un film de super-héros de ne pas être bête et méchant, c’est vraiment trop demander ? Alors oui, il y a bien le dernier X-Men, mais trop de premier degré, c’est tout aussi lourd.
Evidemment, le film est trop long comme d’habitude, mais bon vous comprenez : ce n’est pas drôle si on n’alourdit pas le récit d'intrigues inutiles ou invraisemblables pour qu’il dépasse les deux heures. Mais sérieusement : en 2014, demander à un film de super-héros de ne pas durer inutilement deux heures, c’est vraiment trop demander ?
Oh et évidemment comme d’habitude, toujours, parmi les autres nombreux défauts que comprend le film, difficile de faire abstraction du ridicule méchant principal et sa gueule toute bleue. Ses motivations peinent à être vraiment crédibles, et le perso, interprété par Karen Gilian est vraiment mal utilisé: d’un côté elle est totalement inutile ici, et de l’autre, on nous fait comprendre qu’on la reverra puisqu’elle n’est de toute évidence pas résignée à crever ! Mais vraiment : en 2014, demander à un film de super-héros d’avoir un méchant digne de ce nom, c’est vraiment trop demander ? Bref, je pourrais continuer longtemps comme ça.
En résumé, si tu t'attends à trouver la once d'originalité qui avait été vendue, tu vas pouvoir la chercher longtemps.
Malgré tout, et pour une fois, je me trouve particulièrement clément sur ma note, mais je dois bien l’avouer, le film est globalement divertissant: ça bande clairement mou au début, mais il n'empêche que je ne me suis jamais ennuyé au final. Donc au moins, ça prouve qu’il se passait quelque chose, pas comme dans Godzilla (merde, j’ai craqué). Puis ça reste le meilleur film de super-héros de l’année, même si c’est plus par défaut qu’autre chose.
Après, c'est exactement le genre de film qui contribue à me faire mépriser encore un peu plus tous ces foutus geeks fans de "L'Univers Marvel", car à cause d'eux, tous les films de super-héros se ressemblent désormais. Mais bon, peu leur importe: on a beau leur servir n'importe quelle soupe, ils finiront quand même par lécher le plat et à en redemander. Et figurez-vous que ça tombe bien: ces produits là leur sont avant tout destinés.