Décidément Marvel ces derniers temps... Après un Captain America : Le Soldat de l'Hiver plus sombre et terre-à-terre que tout ce que le studio a pu produire avant, on arrive a une autre extrémité : la fuite de la réalité pure et simple, dans les étoiles et les enfantillages. Et rien que sur ce point j'ai juste envie d'applaudir le fait que ces deux films se passent dans le même univers. Parceque'avec ces deux films, Marvel s'assume enfin, et ne fait pas un film juste pour meubler la sortie du prochain Avengers... En effet Iron Man prend place dans notre monde et nous montre les péripéties d'un homme qui d'une certaine manière ne lui appartient pas (Tony Stark est un génie qui a le comportement dénotant d'un alien, parfois), et Thor fait la même chose mais de manière inverse (Thor est plus humain qu'on ne pourrait le penser). On a toujours ce mélange de "contexte crédible" avec héros et événements dénotant.
Or les deux derniers nés de Marvel dissocient ces deux éléments : le contraste n'est plus au sein même des films mais entre eux. Et ça c'est ce dont cet univers avait besoin. Étrangement un point commun relie Les Gardiens de la Galaxie et Captain America : Le Soldat de l'Hiver : la musique de Marvin Gaye en fin de film. Comme un rappel nous disant que oui, tout ça fait partie de la même fresque.
Le début du film est pour moi une véritable réussite car il résume bien tout ce qu'est ce film : la mère d'un enfant est en train de mourir du cancer, celui-ci se réfugie dans la musique de son walkman... Sa mère trépasse alors qu'il n'ose pas regarder et affronter ce qui lui arrive, il s'enfuit ; un vaisseau spatial le capture... Et c'est seulement là que le logo Marvel apparaît (avec le "Marvel Studios Fanfare" qui en jette), contrairement à d'habitude où il apparaît avant tout le reste. Pourquoi ? Car c'est seulement à ce moment que le film commence vraiment : une fuite de notre monde où le héros ne retournera jamais, fuite agrémentée de musiques des 70's franchement géniales. J'avais pensé à Cowboy Bebop en voyant le scénario et il y a plus que matière à comparaison (ça et le fait que l'univers Marvel soit si diversifié et cohérent à la fois - enfin, je l'ai déjà dit dans une critique précédente).
On a donc un film de qualité qui prend très au sérieux de ne pas se prendre au sérieux. Au fond on ne sait pas grand chose de tous ces personnages, mais ils sont tellement attachants, tous torturés et même malheureux, et pourtant à leur place dans un film aussi délirant... Le duo de Groot et Rocket Raccoon en particulier sert de cerise sur le gâteau.
Alors maintenant est-ce que ce film révolutionne la SF ? Je dirais surtout qu'il fait ce que la SF (au cinéma en tous cas (coucou Cowboy Bebop)) aurait du faire depuis longtemps. Et il le fait très bien. En attendant avec impatience de retrouver cette adorable bande de marginaux galactiques, on pourra toujours se repasser cette B.O. d'anthologie.