Les Gardiens de la galaxie par cloneweb
Ooga-Chaka Ooga-Ooga
Ooga-Chaka Ooga-Ooga
La première fois qu’on a entendu parler des Gardiens de la Galaxie en tant que film intégrant l’univers Marvel Studios, c’était il y a quatre ans lors du Comic Con de San Diego. Kevin Feige avait alors parlé d’un « titre obscur » et de son envie d’élargir l’univers mis en place en y ajoutant de la science-fiction et des éléments cosmiques. Quatre ans plus tard, le résultat arrive sur nos écrans sous la houlette de James Gunn, réalisateur pour le moins étonnant vu sa filmographie. Le metteur en scène n’avait que peu de longs métrages à son actif, dont la chouette parodie de super héros sobrement intitulée « Super ». Il était surtout connu pour avoir écrit des films Troma ainsi que l’adaptation live de Scoobidoo. Rien d’enchanteur donc, malgré une solide réputation sur les réseaux sociaux et auprès des fans de PG-Porn, sa parodie porno.
Et pourtant, James Gunn a assuré de bout en bout livrant un des meilleurs films de Marvel Studios. Et au moins le plus « cool ».
Ce n’était pourtant pas évident. La scène post-générique de Thor Le Monde des Ténèbres -tournée par Gunn et faisant le pont avec les Gardiens- était affreuse et les premières bandes annonces montraient un humour omniprésent et s’annonçant comme lourdingue. Qui plus est, les premières minutes des Gardiens ne sont pas très réussies : les origines de Peter Quill sont torchées en deux pauvres scènes pas très belles et la première rencontre avec ses petits camarades de jeu est particulièrement brouillonne. Heureusement, tout cela est vite balayé et on découvre avec bonheur les Gardiens de la Galaxie.
Les Gardiens, ce sont donc une bande de loosers qui se retrouvent associés bien malgré eux dans une quête qui aurait pu les dépasser : Peter Quill, dit Star-Lord, sorte de croisement entre Han Solo pour l’humour et la désinvolture et Jake Sully pour l’héroïsme, Gamora, fille adoptive de Thanos qui -comme on peut s’en douter- n’apprécie guère son père, Drax, un gros bourrin qui a des comptes à régler avec le méchant de service ainsi que le duo Rocket-Grot, un raton-laveur né d’expérimentations et ayant une passion pour les armes et Grot, un arbre qui parle. S’échappant ensemble de la prison du Nova Corp, ils vont se retrouver malgré eux obligés de sauver l’univers quand ils se rendront compte que l’objet en leur possession est une des Pierres de l’Infini, comme le Cube Cosmique.
Il y aura face à eux une galerie de personnages principalement composée de méchants (dont Lee « Thranduil » Pace, méconnaissable) qui n’ont d’autre but que d’être vraiment méchants et de leur causer du fil à retordre. Étonnamment, les gentils loosers deviendront des héros non pas grâce à une quête comme il est de coutume dans ce genre d’univers (point de Joseph Campbell ici, la comparaison avec Star Wars s’arrêtera donc là) mais bien grâce à leur esprit d’unité. Chacun était paumé dans son coin et, en se trouvant par hasard, ils deviennent bien plus que des Gardiens, ils deviennent pour eux-même une famille, valeur qui sera mise en avant dans le film : on n’est jamais aussi bien que près des gens qu’on aime.
Cette bande de potes est portée par des acteurs impliqués, à commencer par Chris Pratt idéal pour le rôle. Le bougre avait passé des essais pour jouer dans Star Trek mais il trouve ici un rôle à sa mesure après avoir incarné Emmett avec brio dans le meilleur film d’animation de l’année. Mention bien également à Bradley Cooper dont la voix sied parfaitement à Rocket, un personnage qui est tout à fait à sa place dans l’univers mis en branle par James Gunn. On n’oubliera pas non plus de mentionner Karen Gillan. L’Amy Pond de Doctor Who impressionne par son énergie et son charisme, même en quelques petites scènes et sous une tonne de maquillage.
Le reste du mérite revient à James Gunn qui livre un film à la réalisation propre et aux scènes d’action impressionnantes. Une fois la seconde vitesse enclenchée, on prend un vrai plaisir à suivre ces Gardiens dans leur aventure cosmique. Tenant donc la route visuellement, le film pourrait tout à fait s’intégrer à l’univers Marvel en place et on n’aurait pas été choqué de voir un Iron Man débarquer -ce qui n’est pas le cas, rassurez vous. Le tout est saupoudré comme il faut d’une bande originale aux saveurs 80s qui se prête étonnamment bien au space opera.
On pourra reprocher aux Gardiens de ne pas trop prendre de risques. Marvel livrant son film le plus éloigné de l’univers en place, il aurait été amusant de se lacher un peu plus mais Kevin Feige préfère en garder sous le coude pour un second volet, ce qui n’est pas non plus pour déplaire.
Au final, Les Gardiens de la Galaxie est une jolie réussite pour Marvel. Difficile de le comparer aux précédents films tant il en est pour le moment éloigné. Mais c’est un divertissement honnête vis à vis de son public et solide.
I’m hooked on a feeling, I’m high on believing that you’re in love with me