Je me vois contraint de m’inscrire en faux, pour commencer.
Non, jeunes gens, une cassette audio ne peut passer plus de 30 ans dans de si parfaites conditions.
Parce que, voyez-vous, soit on s’en sert beaucoup (ce qui semble le cas de Peter Quill) et peu à peu la bande s’effiloche jusqu’à ne plus être utilisable, soit on ne s’en sert pas du tout et elle finit pas coller d’une couche à l’autre pour le même résultat.
Ce quoi vous me répondrez deux choses: 1) il peut avoir un duplicateur, vu qu’il a déjà trouvé une platine de salon pour son vaisseau et 2) on s’en fout.
Ce à quoi je répondrai: c’est vrai, mais que faites vous des ondes, nombreuses dans l’espace, qui peuvent effacer la bande magnétique ? Hein ? Hein ?
On s’en fout toujours ? C’est encore vrai.
Lord, star des années 80
"Les gardiens" constitue une formidable autopsie du cinéma d’entertainment actuel.
Le fait qu’il se contente de puiser fortement et ouvertement son inspiration dans les années 80 (la bande-son, l’époque d’origine), en empruntant ses principaux codes (personnage avec un -petit- peu de consistance et un -minuscule- brin immoral) pour que presque tout le monde le considère comme une éclatante réussite, est un cuisant constat d’échec du niveau moyen du bollockbuster (c) des années 2010.
Qu’on ait trois-quatre scènes sympathiques, deux punchlines rigolotes et un héros qui se met à danser au moment où on s’y attend le moins, et voilà une majorité de la communauté SC qui hurle presque au génie.
Pour avoir simplement qualifié ce "gardiens" de film anodin et sympathique, je me suis vu recevoir une cinquantaine de messages acharnés, insultants et vindicatifs de la part d’un internaute que j’imaginais avec de la bave aux lèvre et des yeux injectés de sang.
Gardiens de l’après
L’espoir serait que la suite de la production de super héros (Marvel ou autre) s’établisse désormais sur cette base ténue, et ne se permette pas de descendre d’un seul cran de ce niveau minimum. Mais serait-ce même suffisant pour reprendre espoir?
Le film est sans doute fidèle au comics original, il sans doute l’épisode le plus amusant et le moins prétentieux de la franchise Marvel, mais est-ce que tout cela suffit à l’inscrire en bonne place dans la longue lignée des films à grand spectacle et populaires comme on pouvait en coller une bonne pelletée dans les années 80 (qui elles-même, ne l'oublions pas, ressassaient avec plus ou moins de bonheur les décennies précédentes), années références donc, de ces Gardiens ?
Rien n’est moins sûr.
Je garde néanmoins une certaine affection pour le personnage du raton, depuis que j’ai appris que son inspiration venait de l’écoute d’un morceau de la plus fantastique réunion de compositeurs pop de l’histoire de la planète.
https://www.youtube.com/watch?v=wbq-8FYpYPo