"Le cinéma iranien est en plein essor et revient périodiquement dans les festivals internationaux depuis quelques décennies. On y découvre à chaque fois la société d’un pays gouverné par la peur, qui manque à ses devoirs envers ses citoyens et ampute tout élan artistique chez les cinéastes qui revendiquent leur liberté d’expression. Les Graines du figuier sauvage revient justement sur ces dysfonctionnements en suivant une famille unie, mais qui va peu à peu révéler des fêlures."
"Tout semble filer droit pour une famille assez loin de la misère. Seule la taille de leur logement oblige les deux filles adultes d’Iman et de Najmeh à cohabiter dans la même chambre. C’est un peu le constat que l’on peut faire d’un pays comme à l’étroit, où la moindre étincelle finit par embraser chaque membre de la famille. Dans les rues, les citoyens hurlent leur mécontentement en espérant ne pas être pris pour cible par les forces de l’ordre. Rasoulof n’opte pas pour une reconstitution immersive des manifestations et préfère insérer d’authentiques images postées sur les réseaux sociaux pour attester d’une violente et sanglante répression. Nous ne verrons qu’une étudiante atteinte par un tir de flashball, sonnant ainsi le début des hostilités au sein d’une famille qui se déchire de l’intérieur."
"Dans Les Graines du figuier sauvage, le devoir d’Iman est soumis à un interrogatoire inversé, car c’est bien le cinéaste qui maîtrise le dialogue, c’est bien lui qui capture l’incompréhension du peuple pour que le père de famille doute de son entourage. Iman peut-il devenir Un homme intègre dans une institution pleine de corruption ? Peut-il seulement remplir son rôle de père avec une arme cachée dans sa table de chevet ? Plus que jamais engagé politiquement, Les Graines du figuier sauvage nous permet d’écouter les lamentations qui se répètent depuis des années et qui sont amenées à bouleverser un mode de vie conservateur, un mode de vie sans libre-arbitre."
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