Le film est très prenant en dépit de ses presque trois heures. Mais c'est surtout dans ses deux premiers tiers qu'il convainc le plus, avec deux histoires qui se succèdent indépendamment l'une de l'autre. Certains scènes scotchent direct vu ce qu'elles donnent à voir, et s'ancrer dans une actualité si brulante est un parti-pris évidemment courageux de la part de Mohammad Rasoulof et de l'équipe du film, quand on sait le contexte dans lequel Les graines du figuier sauvage a été réalisé.
On espère que la conclusion réunira ces deux parties pour fermer la boucle, d'autant qu'une scène d'interrogatoire semble amorcer l'idée... Mais bizarrement, le film bifurque sur son derniers tiers vers une conclusion un peu déconnectée, plus démonstrative mais moins convaincante, qui change fortement le ton du film.
Reste que l'interprétation est incroyable, et que les personnages - à commencer par celui de la mère - sont très travaillés. A nouveau un grand film pour cette année 2024 qui s'avère en définitive plutôt heureuse en terme de cinéma.