C'est probablement l'un des films les plus marquants de cette époque, l'une des perles qu'a réalisé Walter Hill qui filme ça comme un western avec une redoutable efficacité, sur la musique carrée de Barry de Vorzon, sans vedettes, mais avec de jeunes acteurs crédibles, dont James Remar sortira du lot et mènera une intéressante carrière. C'est la vision hyper réaliste de la guérilla urbaine que des gangs newyorkais commettent pour conquérir un quartier, et l'acharnement qu'ils montrent pour le garder et le défendre, un peu comme ces animaux qui pissent pour marquer un territoire.
Cette bande de jeunes venus de Coney Island (sud de Brooklyn) en bord de mer est très stylisée, et ce qui frappe au premier abord réside dans le fait que chacun des membres du gang possède sa propre identité. Un cowbow, un indien, un jeune taggeur, un chef de guerre, un rebelle, etc.
C'est sûrement ce qui leur donne ce coté si attachant. Un tel film ne pourrait plus se faire à l'heure actuelle car la philosophie même des gangs a changée. Certes, il leur reste un look propre à chacun mais leur raison de subsister est aujourd'hui radicalement différente. D'un simple contrôle de territoire, les gangs ont évolués vers le trafic de drogue et le crime organisé. Ce film correspond parfaitement à la définition du film culte. Un film qui n'a pas été un énorme succès, mais qui a fait parler et qui a eu une influence non négligeable sur le monde culturel. D'un point de vue formel, le générique et les transitions de l'animatrice radio sont géniaux, la musique aussi. L'histoire peut se résumer à un survival urbain ancré dans les seventies...
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