J’ai presque envie de retenir ma verve en retour du plaisir rare que me donnent Les Guerriers des étoiles d’octroyer 1/10 à un film. Mais il faut dire ce qui hait – pardon, ce qui est : copie cheap de Star Wars, il est sauvé de qualificatifs comme « honteux » et « plagiaire » parce que l’argument parodique couvre ses arrières. Mais entre les cadrages abominables, les combats ridicules et les dialogues extrêmement pauvres, il n’y a plus de divertissement que l’univers visuel, qui a le mérite d’être plutôt diversifié.


En outre, il y a une manière d’orchestrer une parodie ; si c’est une défense facile à ériger contre des médiocrités comme la création de Stewart Raffill, il est aussi aisé de trouver intolérable la naïveté et la fugacité de passages tantôt grotesques (comme la transformation d’une console de combat en jeu vidéo – par clin d’œil pour son époque ? –, ou bien le fait que les personnages passent d’un vaisseau à l’autre dans l’espace en faisant juste des trous aux explosifs), tantôt ennuyeux (l’accélération de l’image pour simuler la vitesse).


La comédie tire du risible une certaine libération de l’humour et des rebondissements que les scénaristes gâchent entièrement dans le vulgaire ou le mépris (ainsi l’animal typé facehugger n’aura-t-il d’autre utilité que de faire peur une ou deux fois et de rentabiliser un peu de faux sang avant qu’on l’oublie tout à fait – on oublia sûrement qu’il aurait dû ressusciter avec le retour dans le temps, pour préciser à ceux qui savent).


Max Von Sydow fait une apparition éclair – que je n’ai d’ailleurs pas vue – dans ce spatio-navet sans excuses de ses excès. C’est de la science-fiction qui manque de budget, une comédie qui se récupère dans la parodie comme pour dire « oups, désolé, il fallait bien le finir » mais qui, dans le fond, était trop contente de modestes prouesses comme faire bouger correctement quelques androïdes, des RD-D2 dénaturés dans un cosmos qui se mesurent avec toutes sortes de chiffres et de lettres – une accélération de 68, un quotient de 2, un rapport de 6, des vaisseaux de classe Y – mais sans aucune unité. Ça le définit bien, d’ailleurs : sans unité.


Quantième Art

EowynCwper
1
Écrit par

Créée

le 21 mars 2019

Critique lue 244 fois

Eowyn Cwper

Écrit par

Critique lue 244 fois

D'autres avis sur Les Guerriers des étoiles

Les Guerriers des étoiles
Fatpooper
4

Le brouillon de l'espace

Ha, c'est dommage. Y avait de l'idée. Le scénario part un peu en vrille. L'univers est sympa, le concept aussi, mais c'est trop peu réfléchi, mal exploité ou trop peu exploité. La fin, surtout, est...

le 6 mai 2015

2 j'aime

Les Guerriers des étoiles
RENGER
4

Un space-opera à voir au 30ème degré (...) sans cohérence, au cœur d’un sympathique foutoir.

Dans un futur indéterminé, l’eau est devenue une denrée si rare et si précieuse, qu’elle est rationnée et convoitée par les pires espèces. Ce sont les Templiers de Mithra qui contrôle l’eau sous...

le 17 févr. 2021

1 j'aime

Les Guerriers des étoiles
AMCHI
4

Critique de Les Guerriers des étoiles par AMCHI

J'ai regardé Les guerriers des étoiles sans savoir que c'était une comédie, je ne sais pas si ça se veut une parodie de Starwars mais en tout cas l'humour prime sur la SF. Dommage l'histoire à la...

le 19 nov. 2018

1 j'aime

Du même critique

Ne coupez pas !
EowynCwper
10

Du pur génie, un cours de cinéma drôle et magnifique

Quand on m’a contacté pour me proposer de voir le film en avant-première, je suis parti avec de gros préjugés : je ne suis pas un grand fan du cinéma japonais, et encore moins de films d’horreur. En...

le 26 oct. 2018

8 j'aime

La Forêt sombre
EowynCwper
3

Critique de La Forêt sombre par Eowyn Cwper

(Pour un maximum d'éléments de contexte, voyez ma critique du premier tome.) Liu Cixin signe une ouverture qui a du mal à renouer avec son style, ce qui est le premier signe avant-coureur d'une...

le 16 juil. 2018

8 j'aime

1

Mélancolie ouvrière
EowynCwper
3

Le non-échec quand il est marqué du sceau de la télé

Si vous entendez dire qu'il y a Cluzet dans ce téléfilm, c'est vrai, mais attention, fiez-vous plutôt à l'affiche car son rôle n'est pas grand. L'œuvre est aussi modeste que son sujet ; Ledoyen porte...

le 25 août 2018

7 j'aime

3