J’ai presque envie de retenir ma verve en retour du plaisir rare que me donnent Les Guerriers des étoiles d’octroyer 1/10 à un film. Mais il faut dire ce qui hait – pardon, ce qui est : copie cheap de Star Wars, il est sauvé de qualificatifs comme « honteux » et « plagiaire » parce que l’argument parodique couvre ses arrières. Mais entre les cadrages abominables, les combats ridicules et les dialogues extrêmement pauvres, il n’y a plus de divertissement que l’univers visuel, qui a le mérite d’être plutôt diversifié.
En outre, il y a une manière d’orchestrer une parodie ; si c’est une défense facile à ériger contre des médiocrités comme la création de Stewart Raffill, il est aussi aisé de trouver intolérable la naïveté et la fugacité de passages tantôt grotesques (comme la transformation d’une console de combat en jeu vidéo – par clin d’œil pour son époque ? –, ou bien le fait que les personnages passent d’un vaisseau à l’autre dans l’espace en faisant juste des trous aux explosifs), tantôt ennuyeux (l’accélération de l’image pour simuler la vitesse).
La comédie tire du risible une certaine libération de l’humour et des rebondissements que les scénaristes gâchent entièrement dans le vulgaire ou le mépris (ainsi l’animal typé facehugger n’aura-t-il d’autre utilité que de faire peur une ou deux fois et de rentabiliser un peu de faux sang avant qu’on l’oublie tout à fait – on oublia sûrement qu’il aurait dû ressusciter avec le retour dans le temps, pour préciser à ceux qui savent).
Max Von Sydow fait une apparition éclair – que je n’ai d’ailleurs pas vue – dans ce spatio-navet sans excuses de ses excès. C’est de la science-fiction qui manque de budget, une comédie qui se récupère dans la parodie comme pour dire « oups, désolé, il fallait bien le finir » mais qui, dans le fond, était trop contente de modestes prouesses comme faire bouger correctement quelques androïdes, des RD-D2 dénaturés dans un cosmos qui se mesurent avec toutes sortes de chiffres et de lettres – une accélération de 68, un quotient de 2, un rapport de 6, des vaisseaux de classe Y – mais sans aucune unité. Ça le définit bien, d’ailleurs : sans unité.
Quantième Art