Une femme (Sabine Azéma), en sortant d'un magasin, se fait voler son sac à main qu'un homme, Georges (André Dussolier), retrouve dans un parking. Il réfléchit à la meilleure solution de remettre ses papiers à la charmante Madame Muir (toute référence à l'héroine mythique de Mankiewicz est forcément volontaire).
C'est un simple incident, précisément le titre du roman adapté par Alain Resnais, que le cinéaste, facétieux, monte en épingle du côté de la comédie, du désir et du mystère, le mystère des comportements -les herbes folles. Car Georges, simplement en regardant les papiers d'identité de l'inconnue s'en est épris, la rencontre, timidement, puis la harcèle.
Madame Muir le rejette avant de se raviser et d'espérer le reconquérir.
Le sujet tout entier tient dans ce chassé-croisé sentimental et marivaudage décalé, tantôt prosaique, tantôt, avec Sabine Azéma et sa crinière rouge, Dussolier et ses attitudes névrotiques, aux portes de l'irrationnel. L'élégance, voire la sophistication, de la réalisation, la prestation des comédiens, les circonvolutions artificielles de l'intrigue concourent à faire des "Herbes folles" un simple plaisir de cinéphile.