Avec les yeux d'un spectateur de 2014, "Les hommes du président" constitue une vraie déception.
En effet, la mise en scène inspirée d'Alan Pakula et la complicité évidente des "Woodstein" (alias Robert Redford et Dustin Hoffman, tous deux fort crédibles) ne suffisent pas à maintenir un intérêt constant pour cette enquête journalistique inspirée de faits réels, qui aboutiront au fameux scandale du Watergate.
Certes, il s'agit d'une reconstitution minutieuse et parfaitement documentée, mais c'est justement là que le bât blesse : en effet, cette accumulation de patronymes inconnus (des interlocuteurs censés faire avancer l'enquête) finit par perdre le spectateur, et la répétition de séquences journalistiques très similaires (recherches-découverte-excitation-déception...) achève de le fatiguer.
Surtout, je pensais assister à une œuvre sur "l'affaire du Watergate", alors qu'en réalité seule l'enquête des deux journalistes intéresse Alan Pakula, qui interrompt son film juste au moment de la seconde investiture de Nixon.
Pas une image donc sur les suites du scandale, sur les conséquences pour les protagonistes, et seulement quelques lignes de texte pour annoncer la future démission du Président républicain. Un parti-pris anti-spectaculaire sans doute respectable, mais que j'ai trouvé excessivement frustrant...
Au final, "All the President's Men" s'apparente surtout à un exercice de style formellement réussi, bien ancré dans la veine paranoïaque du cinéma américain des seventies, mais il s'agit d'un film très surestimé de mon point de vue.
A voir si un second visionnage serait susceptible de modifier mon ressenti, mais jusqu'à présent je n'en ai jamais eu le courage, tant le premier m'aura laissé sur ma faim.