Barbie et Betty Bop, font une croisière
J’avais comme qui dirait un a priori avant de voir ce film. Vieux film, vieille musique, le mythe Marylin, et tout ça…. Je m’attendais à une comédie loufoque, faîte avec des moyens hollywoodiens, autrement dit, peu de choses, le divertissement léger, léger, avec beaucoup, beaucoup d’argent. Les aventures de deux artistes de cabaret, une poupée Barbie, bombe sexuelle, et une poupée brune à la beauté passe partout, Barbie et Betty Bop. J’ai eut exactement le spectacle attendu. Aucune surprise, mais un style d’une maîtrise qui arrive à faire rire. La comédie qui se moque de la comédie, les tours de chant, en playback, le genre de film qui ne se prend pas au sérieux, et qui demande un sérieux de professionnel, une technique sans faille, comme toute bonne comédie, sinon se serait un gros navet à l’arrivée. Je n’avais pas prévu la mise en scène très pince sans rire de Hawks. Elle fonctionne. C’est léger, mais tellement second degré, qu’on a du mal à garder son sérieux pendant tout le film. Il réussit à m’emballer, avec un genre pourtant plus que désuet, tombé dans les oubliettes depuis, d’ailleurs. La comédie musicale plus comédie que musicale. On a des sketches plein de sous-entendus comiques, une fausse histoire de détective, de vol de gros diamant, on a du glamour d’époque, une histoire d’amour qui se dessine. Tout est fait pour nous faire rêver, pas seulement rigoler, et c’est pour ça qu’on rit, il réussit à nous mettre dans sa poche gauche, Hawks.
Quand j’ai vu d’abord vu Marylin, jouer la grosse gourde blonde, je me suis dit : « Ça mal parti !». Puis soudain son visage s’éclaire, et je me rends compte que je suis tombé dans le panneau. Beaucoup d’hommes sont tombés dans le panneau. Elle joue bien les gourdes blondes, quand même. Elle vagabonde accompagnée de Betty Bop, (Jane Russel), qui essaie de rattraper toutes ses bêtises, rire assuré. Les hommes sont aussi potiches que les femmes, on ne le souligne pas assez. Et la mise en scène réussit le sujet, le vrai sujet: Faire de Marylin une icône sexy qui affolera tous les hommes de la planète, quelque soit leur âge, (ceux qui ont déjà vus le film comprendront l’allusion). Le numéro où elle arrive est en justaucorps rose, entourée d’une bande de gars intéressés par son capital physique, et qu’elle fait : « Non, non, non ! » en leur tapant sur crâne avec son éventail, elle dégage un tel magnétisme « animal », que ça ferait même fondre la banquise, ma parole ! C’est chaud. Je comprends pourquoi ce numéro, est emblématique du film, et que tous les fans de l’actrice en parlent. C’est ce que j’appelle avoir du charisme, avec un C majuscule, même en chantant en playback. Le moment où Jane Russel improvise un numéro de cabaret dans le tribunal, (?) c’est pas mal ça aussi. On ne s’attend pas à ça ! On s’attend à tout, sauf à ça. Ce film est plein de surprises, genre film cabaret sur un bateau, qui se dirige vers un pays exotique, la France. C’est décalé, bien réglés, pro, des dialogues comiques, et la scène finale dans le tribunal, c’est un régal pour tout cinéphile. Un vrai tour de passe-passe visuel, qui fait passer le diamant volé, du voleur, à l’avocat, au juge, puis des mains du juge, vers l’avocat, puis de nouveau dans la poche du voleur. Gag très télégénique, sans effets inutiles, sans effets spéciaux. Et toujours ce second degré, savamment entretenu, sur toute la longueur du film. Fan de comédies décalées, ou amateurs de vieux films hollywoodiens, voilà une bonne surprise pour vous. Bonne surprise pour moi, en tout cas.