Je ne suis pas super fan de films de gangsters en général. Ce sont des films qui se ressemblent souvent, dans la trame comme dans le propos. J'aime beaucoup le cinéma de De Palma pour sa diversité, et les excellents Scarface et L'Impasse me réconcilient avec le genre gangster. C'est donc sans trop d'inquiétude que je me suis lancé dans Les Incorruptibles, étant certain que ce réalisateur allait une fois de plus me convaincre.
Les Incorruptibles arrive avant quelques-uns des grands Scorsese de gangsters (Les Affranchis en 1990, Casino en 1995), et ne s'inscrit pas du tout dans la même veine. Le propos est bien plus léger que dans ces films. Bien qu'il traite d'une histoire vraie, la gravité du problème du trafic d'alcool durant la prohibition n'est pas vraiment transcrite.
Le personnage de Kevin Costner est simple et unidirectionnel. Il ne cherche qu'à suivre la loi et la faire régner. C'est en partie grâce à ce personnage que je dis que le propos est plus léger que dans d'autres films de mafieux. Seulement, Les Incorruptibles va un peu plus loin, et cherche à dévoiler une face plus sombre du personnage à mesure que le film avance.
La scène où il commet un meurtre est d'autant plus captivante que l'on ne s'attend pas à une telle évolution de sa part. Il en va de même pour le personnage d'Al Capone, interprété par De Niro, qui est un stéréotype de gros mafieux, qu'on ne prend pas tellement au sérieux, sauf dans cette magnifique scène riche en tension dans laquelle il tue un de ses camarades avec une batte. Ces scènes sont d'autant plus fortes qu'elles sont des instants à part, dans un film globalement peu tendu.
Ce n'est pas le De Palma le plus marquant, mais il parvient à faire un film qui lui correspond et qui ne ressemble pas à ceux de son genre.